Origine et histoire de la Basilique Notre Dame
La basilique Notre-Dame de Bonsecours est une basilique mineure catholique située à Bonsecours, près de Rouen, et domine la métropole rouennaise sur le lieu d'un pèlerinage dédié à la Vierge Marie. Elle a été conçue par l'architecte rouennais Jacques‑Eugène Barthélémy et élevée entre 1840 et 1844 sous l'impulsion de l'abbé Charles Victor Godefroy. L'édifice, construit dans le style néogothique, succède à des constructions antérieures et conserve des éléments de l'ancienne église, notamment la statue polychrome de Notre‑Dame de Bonsecours et des stalles en chêne. Classée au titre des monuments historiques depuis le 24 août 2004, la basilique est le centre du seul pèlerinage marial de Seine‑Maritime, dont l'origine remonte au Moyen Âge et dont l'histoire est rappelée sur une plaque de marbre au porche. En face de la façade occidentale se dresse un monument à Jeanne d'Arc, œuvre de l'architecte Juste Lisch et du sculpteur Louis‑Ernest Barrias, inauguré en 1892. Le cimetière voisin conserve la tombe du poète José‑Maria de Heredia et, dans le carré des religieux, celle du père Jacques Hamel. La basilique est la seule église de la paroisse Notre‑Dame‑de‑Bonsecours, rattachée à l'archidiocèse de Rouen ; sa direction spirituelle est assurée par sœur Viviane Charpentier et son administration par le père Frédéric Masset. Le site a connu successivement une chapelle médiévale liée aux seigneurs de Pavilly et aux religieux de Saint‑Lô, puis une église paroissiale qui fut détruite et reconstruite avant d'être remplacée par l'édifice actuel. La première pierre du nouvel édifice fut posée le 4 mai 1840 et la bénédiction générale eut lieu en octobre 1844. Le pape Pie IX accorda au sanctuaire le privilège du couronnement de la Vierge le 15 juillet 1870 ; le cardinal archevêque de Rouen, Henri de Bonnechose, couronna la Vierge le 24 mai 1880 et le centenaire de ce couronnement fut célébré le 18 mai 1980. Des travaux et restaurations ont encore marqué l'édifice, notamment l'inauguration des grandes orgues, de la flèche et du carillon restauré le 14 octobre 2001. Architectoniquement, la basilique présente une nef à sept travées flanquée de bas‑côtés, sans transept, se prolongeant par un chœur de trois travées terminé par une abside polygonale à cinq pans. La façade occidentale est surmontée d'une tour et d'une flèche et percée de trois portails aux voussures richement sculptées ; près du portail gauche subsiste la pierre tombale du curé ayant exercé de 1790 à 1835. Les tympans sculptés représentent la Vierge en majesté entourée d'anges et, sur les portails latéraux, des scènes de la vie de la Vierge, notamment son enfance auprès de sainte Anne et saint Joachim et ses fiançailles avec saint Joseph. La première travée de la nef forme un narthex surmonté de la tribune de l'orgue ; de part et d'autre s'ouvrent des chapelles dont l'une contient les fonts baptismaux. Les bas‑côtés du chœur constituent deux chapelles de trois travées, l'une dédiée à la Vierge et l'autre au Saint‑Sacrement. L'élévation intérieure associe grandes arcades, triforium aveugle et fenêtres hautes, et l'ensemble de la décoration intérieure est entièrement peint, suivant l'exemple de la Sainte‑Chapelle apprécié par l'abbé Godefroy. La basilique possède une collection complète de vitraux réalisée par la verrerie Gsell de Choisy‑le‑Roi, dont une verrière offerte pour commémorer le passage de Jean‑Baptiste de La Salle. Les fenêtres basses illustrent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, souvent offertes par des mécènes, tandis que les hautes représentent patriarches, prophètes, apôtres et autres saints. Le maître‑autel néogothique est l'œuvre du sculpteur Victor Fulconis ; la grille en fer forgé de la chapelle de la Vierge a été réalisée vers 1850 par le ferronnier Pierre Boulanger. Le mobilier en chêne comprend chaire, stalles et confessionnaux ; le soubassement de la chaire porte quatre statues grandeur nature de Pères ou Docteurs de l'Église. Les orgues Cavaillé‑Coll, inaugurées le 20 novembre 1857 par Louis‑James‑Alfred Lefébure‑Wély, comptent aujourd'hui trois claviers, un pédalier et 32 jeux ; leur buffet adopte un décor néogothique et comporte un positif de dos. La basilique dispose d'une sonnerie de six cloches de volée : cinq sont installées dans le clocher, tandis que le bourdon Léon est placé au sol dans un beffroi métallique à proximité en raison de ses dimensions et de son poids. Le bourdon Léon a été fondu par Charles Drouot et baptisé le 30 juin 1892 ; les cinq autres cloches, fondues en 1888 par Paul et Charles Drouot, portent les noms et caractéristiques techniques indiqués sur place.
