Origine et histoire de la Basilique Notre-Dame de la Trinité
La basilique Notre‑Dame‑de‑la‑Trinité est un sanctuaire catholique situé à Blois, dans le Loir‑et‑Cher. Le projet naît de l’essor de la dévotion aux « trois Ave Maria » porté au début du XXe siècle par le père Jean‑Baptiste, puis par le père Clovis, qui contribua à son approfondissement doctrinal ; l’Archiconfrérie des Trois Ave Maria fut approuvée par le pape en 1921 et lança la souscription pour un centre de dévotion international. Commandée en 1931 par l’archiconfrérie en lien avec la communauté des pères capucins, l’église est d’abord confiée à l’architecte Charles‑Henri Besnard. Les travaux démarrent dans les années 1930 mais sont interrompus; en 1936 Paul Rouvière reprend le chantier, réutilisant la structure et le plan initiaux tout en modifiant le parement extérieur pour un revêtement en gravier de Loire posé sur béton. Après la mort de Rouvière et une nouvelle interruption liée à la guerre, les travaux sont repris en mars 1946 par Yves‑Marie Froidevaux, architecte en chef des Monuments historiques, qui allège le décor de la tour, crée une crypte et réalise les bâtiments annexes ainsi que l’aménagement des abords. L’édifice est consacré le 16 juillet 1949 et, devenu centre important de pèlerinage marial et franciscain, il reçoit le titre de basilique mineure en 1956. Représentatif de l’architecture religieuse de l’entre‑deux‑guerres, il présente une grande homogénéité architecturale et décorative ; Paul Rouvière a employé le système Hennebique pour le gros œuvre et le clocher culmine à 60 mètres. La décoration intérieure réunit de nombreux artistes : les sculpteurs Joël et Jean Martel, Jean Lambert‑Rucki et André Bizette‑Lindet, les tapissiers Jean et Karine Barillet, l’orfèvre Jean Puiforcat, ainsi que les maîtres verriers Louis Barillet, Jacques Le Chevallier et Théodore Hanssen ; Marthe Flandrin a réalisé les mosaïques du plafond. Les quatorze grandes verrières illustrent les mystères marials et la mosaïque de la voûte au‑dessus du maître‑autel complète la catéchèse développée dans les vitraux ; une frise sculptée monumentale de Jean Lambert‑Rucki longe la nef et sert de chemin de croix. L’ensemble basilical, incluant vitraux, cloître, galeries, préau et bâtiments conventuels, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 28 novembre 1996 et bénéficie du label « Patrimoine du XXe siècle ». Le domaine, qui comprend la basilique, le couvent, un foyer et un parc, demeure un pôle majeur de pèlerinage à Blois.
