Origine et histoire de la Basilique Notre-Dame-de-Paradis
L'église Notre‑Dame‑de‑Paradis, située à Hennebont dans le Morbihan, a le statut de basilique mineure. La construction de la chapelle dédiée à Notre‑Dame est traditionnellement attribuée à François Michard, maréchal et fabricien, et la première pierre est posée en 1514 après un projet présenté en 1513. L'édifice est consacré en 1524, date à laquelle le chœur et les deux premières travées de la nef sont achevés. La tour‑porche occidentale est élevée dans la même période et son corps principal est terminé en 1530; la flèche est achevée vers 1570. La chapelle devient le siège paroissial à partir de 1590, remplaçant l'ancienne église romane Saint‑Gilles. De style gothique flamboyant, l'édifice n'a toutefois jamais été voûté en pierre comme prévu : seules les amorces des voûtes figurent dans les murs. À la place des voûtes projetées, une charpente lambrissée à fermes entraits et poinçons couvre la nef, sans doute depuis le XVIe siècle. Au XIXe siècle, lors d'importants travaux de restauration engagés à partir de 1843 sous la direction de l'architecte Halouix, des fausses voûtes en plâtre sont réalisées sous la charpente et le niveau du sol est relevé d'environ trente centimètres. Entre 1858 et 1861, la tour‑porche fait l'objet d'une restauration importante : garde‑corps, gargouilles, pinacles et fleurons sont remis en état. En 1874, une nouvelle sacristie de style néo‑gothique est édifiée au sud‑est du chœur et la quasi‑totalité des réseaux des baies est refaite, à l'exception des hautes fenêtres du chevet. Vers 1925 sont réalisés, dans un style critiqué, les garde‑corps de la nef et du chœur, tandis que la flèche est restaurée après la Seconde Guerre mondiale. L'église est classée au titre des monuments historiques dès la liste de 1862 et ses abords sont inscrits par arrêté le 10 août 1939; elle est élevée au rang de basilique mineure le 17 janvier 1913 par le pape Pie X. Lors des bombardements du 6 août 1944, alors qu'une grande partie de la ville est détruite, l'édifice est miraculeusement épargné. Le mobilier comprend notamment un orgue installé sur la tribune en fond de nef : le corps d'instrument a été construit en 1642 par le frère Nicolas de Sainte‑Cécile pour la chapelle du couvent des Carmes, le buffet est l'œuvre de Jacques Boyvaux‑du‑Mesnil et l'orgue est transféré dans l'église en 1652. Des interventions successives ont modifié et préservé l'instrument : restaurations et ajouts au XVIIe siècle, modifications par Jules Heyer en 1854, relevages et électrification des transmissions par Paul‑Marie Koenig et Jean Gobin dans les années 1950, puis un nouveau relevage en 1997 par la manufacture de Nicolas Toussaint. La partie instrumentale et le buffet sont protégés au titre des monuments historiques respectivement les 24 novembre 1980 et 23 avril 1981, en raison notamment de la présence de jeux anciens. La basilique possède cinq cloches fondues à la fin du XIXe siècle à Villedieu‑les‑Poêles — Clotilde (1 539 kg), Félicie (1 077 kg), Marie (745 kg), Joséphine (435 kg) et Rosalie (137 kg) — parrainées par des personnalités ecclésiastiques et locales. Au XIXe siècle, la place du marché et l'église ont fait l'objet de nombreuses lithographies qui renseignent l'évolution du bâti et des activités locales.