Basilique Saint-Epvre en Meurthe-et-Moselle

Basilique Saint-Epvre

  • 54000 Nancy
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Basilique Saint-Epvre
Crédit photo : Berthold Werner - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Basilique (cad. AN 190) : classement par arrêté du 8 septembre 1999

Origine et histoire

La basilique Saint‑Epvre, basilique mineure de style néogothique rayonnant, a été construite au XIXe siècle à Nancy par l’architecte Prosper Morey en pierre d’Euville. Elle se situe place Saint‑Epvre, dans la Vieille‑Ville. La troisième église élevée à cet emplacement succède à une paroisse fondée en 1080 ; elle est dédiée à Èvre de Toul, dont des reliques sont conservées dans une châsse placée dans le maître‑autel, et fut parfois appelée Saint‑Épure jusqu’à la fin du XIXe siècle. Une première basilique est attestée au XIIe siècle et une seconde fut rebâtie à partir de 1436 dans le style gothique flamboyant, le clocher jouant alors aussi le rôle de tour de garde. La reconstruction de la basilique actuelle fut décidée en 1861, le projet de Prosper Morey adopté en 1863 ; l’ancienne église fut démolie en 1863 et la nouvelle édifiée entre 1864 et 1875, la première pierre ayant été posée le 29 mai 1864, la flèche achevée le 20 août 1871 et la consécration ayant eu lieu le 7 juillet 1875. L’orientation de l’édifice change par rapport à l’ancienne église : le portail de Morey est dirigé vers le nord alors que l’ancienne suivait l’axe ouest‑est traditionnel. La basilique a conservé l’intégralité de son mobilier liturgique — maître‑autel, stalles, chaires et bancs d’œuvre réalisés par Klem de Colmar, table de communion, pupitres — et nombre de vitraux proviennent des ateliers Carl Geyling ; une partie des peintures murales est due à Antoine Sublet, notamment la composition intitulée « Apocalypse ».

Le concours de 1862, jugé à Nancy puis à Paris, couronna le projet de Léopold Gigout mais le conseil municipal retint Prosper Morey, ce qui provoqua une polémique : Gigout publia plus tard des accusations selon lesquelles Morey aurait exécuté des plans avant le concours et aurait emprunté la composition de la façade à Jacques‑Eugène Barthélémy, débat auquel répondirent les sociétés d’architectes de Nancy. Au cours des fouilles pour les fondations, Morey signala la découverte de pierres tombales portant des inscriptions hébraïques et de bustes en pierre représentant Adam et Ève, éléments remis au musée Lorrain, ainsi que le coq qui surmontait l’ancien clocher. Les travaux furent conduits d’après les plans de Morey par Claude Jacquemin et son fils Rémy‑Édouard, Claude Jacquemin recevant par la suite des décorations impériales et pontificales.

Le financement bénéficia du dynamisme du curé Joseph Trouillet, qui recueillit des dons avec le soutien, entre autres, de l’empereur François‑Joseph d’Autriche, venu visiter le chantier, et obtint aussi l’appui de Napoléon III et de notables lorrains, ce qui lui valut le surnom de « roi des mendiants et mendiants des rois ». L’église fut consacrée par l’évêque de Nancy Joseph‑Alfred Foulon, élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie IX le 26 novembre 1874 et son achèvement fut constaté en 1875. Durant la Première Guerre mondiale la basilique fut gravement endommagée par un bombardement dans la nuit du 25 au 26 septembre 1914 : la toiture et une grande partie des vitraux furent atteintes, et le maître‑verrier Jacques Grüber fut chargé de la reconstitution des verrières abîmées. La paroisse fut confiée à la congrégation de l’Oratoire de Saint Philippe Néri en 1996, l’édifice classé monument historique en 1999 et des travaux de restauration importants ont été nécessaires à la suite de la tempête de décembre 1999 et des effets de la pollution.

Sur le plan architectural, Morey adopta un néogothique à lancettes qui s’intègre au centre historique ; la flèche culmine à 87 m, la nef mesure 84 m de long et la hauteur sous voûte centrale atteint 24 m, proportions qui valut au projet l’admiration d’Eugène Viollet‑le‑Duc. L’escalier monumental du parvis et des vitraux représentant l’empereur François‑Joseph et son épouse furent offerts par l’empereur ; la verrière le représentant fut détruite pendant la guerre et remplacée par des figures de saint Epvre et sainte Odile évoquant la Lorraine et l’Alsace réunies. Napoléon III et l’impératrice Eugénie firent également don de vitraux figurant saint Louis et sainte Eugénie, surmontés des armes de l’Empire.

Quatre‑vingt‑deux verrières réalisées par les ateliers viennois C. Geyling furent posées entre 1867 et 1877, auxquelles s’ajoutent deux verrières du verrier lorrain Maréchal, pour une surface de vitraux dépassant 2 300 m² ; la guerre de 1870 retarda l’achèvement de ces travaux. L’intérieur est décoré de peintures sur toiles marouflées et de fausses mosaïques ; les autels et boiseries proviennent d’ateliers français (Klein de Colmar) et allemands (Margraff de Munich), Pie IX ayant offert 25 m² d’un dallage vert venu de la Via Appia à Rome, et le maître‑autel étant l’œuvre du sculpteur alsacien Théophile Klem.

Les grandes orgues de tribune, monumentales et néogothiques, ont été construites par Joseph Merklin, inaugurées par Anton Bruckner et récompensées par une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1867 ; leur buffet fut conçu par Prosper Morey. Cet orgue a été restauré en 1992 par la Manufacture Lorraine de Grandes Orgues Haerpfer, qui supprima à cette occasion des ajouts postérieurs et remonta l’instrument à une configuration plus proche de l’original ; il figure parmi les représentatifs de la facture d’orgue symphonique à Nancy. La basilique possède également un orgue de chœur signé Merklin, longtemps inutilisable après des dégradations et remis en état en 2009 par Jean‑Baptiste Gaupillat et Laurent Plet ; cet instrument comprend notamment un jeu Trompette 8' et des accouplements II/I et I/P.

La basilique Saint‑Epvre demeure un repère architectural et patrimonial de Nancy, remarquable par son architecture néogothique, son ensemble mobilier, son importante verrière et ses instruments d’orgue.

Liens externes