Origine et histoire de la Basilique Saint-Jean-Baptiste
La basilique Saint‑Jean‑Baptiste de Chaumont, en Haute‑Marne, est le principal édifice religieux de la ville. De style gothique, elle domine la partie la plus ancienne de la commune par ses deux tours, en bordure nord‑ouest du plateau chaumontais. L'édifice est classé au titre des monuments historiques sur la liste de 1862. Un programme de restauration, engagé à partir de 2021, concerne l'édifice et ses trésors, notamment des tableaux ; il s'étend sur dix ans pour un montant de douze millions d'euros.
L'église a été construite au début du XIIIe siècle pour répondre aux besoins d'une population croissante. Elle a rapidement reçu de nombreuses donations, notamment de la part des baillis de Chaumont. Elle a été érigée en collégiale le 18 décembre 1474 par le pape Sixte IV. D'importants travaux ont eu lieu entre 1517 et 1543, et l'édifice fut richement décoré au XVIIIe siècle. En 1948, le pape Pie XII l'a élevée au rang de basilique mineure.
La façade ouest et la nef datent du XIIIe siècle, tandis que l'entrée se fait par le portail Saint‑Jean, situé au sud et caractéristique du gothique du XIVe siècle. Le chœur et le transept appartiennent aux XVe et XVIe siècles.
La basilique conserve un mobilier remarquable, comprenant des œuvres de Jean‑Baptiste Bouchardon : le maître‑autel, aujourd'hui dans la chapelle du Rosaire, la chaire et le banc d'œuvre placé en face de celle‑ci. Le bâtiment fait l'objet d'un vaste programme de restauration. Une mise au tombeau du XVe siècle se trouve dans une chapelle à gauche de la porte occidentale ; elle a été donnée par la famille d'Amboise, ancienne famille de baillis de Chaumont. Son plafond peint représenterait Jean IV d'Amboise et son épouse Catherine de Saint‑Belin. Les vitraux modernes sont l'œuvre de Calixte Poupart.
La basilique abrite un arbre de Jessé en haut‑relief, réalisé en calcaire au début du XVIe siècle ; il mesure 4,50 m de haut et 3,20 m à la base. Jessé y est représenté assis et endormi ; l'arbre porte une dizaine de personnages et se termine par une Vierge à l'Enfant. Sur la première branche gauche on reconnaît David avec sa harpe, au sol gît la tête de Goliath et, à droite, se tient le prophète Isaïe. Parmi les peintures, un ensemble est consacré à Jean‑le‑Baptiste, incluant une Salomé présentant la tête de Jean à Hérodiade et une décollation peinte par Vaubert.
Le grand orgue de la basilique est un Cavaillé‑Coll de 1872, inauguré la même année par Charles‑Marie Widor ; il compte 36 jeux répartis sur trois claviers manuels et un pédalier. Le buffet de style Louis XV, réalisé en 1768, a été agrandi par Cavaillé‑Coll pour accueillir les jeux de pédale. Vincent Freppel a été titulaire de l'instrument de 1990 à 2012, succédant à Annette Merer, titulaire de 1962 à 1982. L'orgue comporte divers accessoires, notamment une pédale d'orage, des tirasses et plusieurs anches, ainsi que des accouplements et un trémolo. L'orgue de chœur, signé Jaquot‑Jeanpierre et daté de 1891, provient d'une manufacture de Rambervillers ; il comprend un clavier manuel de sept jeux et un pédalier de 27 notes sans jeux propres, et son buffet est de style néogothique, avec des accessoires tels que tirasse permanente et appel anches.
