Origine et histoire de la Basilique Saint-Just
L'église Saint-Just, dite basilique Saint-Just de Valcabrère, est un édifice roman des XIe‑XIIe siècles situé à Valcabrère en Comminges (Haute‑Garonne), à 17 km au sud‑ouest de Saint‑Gaudens. Elle est dédiée au martyr espagnol saint Just. La première mention connue de cette chapelle figure à la fin du XIIe siècle dans le Liber Miraculorum Sancti Bertrandi d'Orderic Vital. Le maître‑autel fut consacré en 1200 et placé sous la protection de saint Just, saint Pasteur et saint Étienne. Des fouilles ont mis au jour un sarcophage du IVe siècle et de nombreux remplois antiques intégrés à la construction, attestant une occupation ancienne du site. De nombreuses pierres, bas‑reliefs, colonnes et chapiteaux proviennent de la ville romaine de Lugdunum Convenarum et ont été réemployés dans l'édifice. L'édifice a été classé monument historique dès 1840 et, en 1998, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint‑Jacques‑de‑Compostelle en France. L'accès se fait par le cimetière dont le portail d'entrée, daté du XIIIe siècle, est lui aussi protégé au titre des monuments historiques depuis 1926. Le portail de la basilique présente un tympan figurant un Christ en majesté bénissant et tenant un livre, inscrit dans une mandorle portée par saint Marc et saint Jean, entourés de saint Matthieu et saint Luc et surmontés de deux anges thuriféraires. De part et d'autre du portail, des statues‑colonnes représentent le diacre saint Étienne, saint Just, saint Pasteur et sainte Hélène ; les chapiteaux situés au‑dessus racontent le martyre des trois saints. Le chevet se compose d'une abside centrale et de deux absidioles disposées selon un plan polygonal, avec contreforts et cinq réduits entre les absidioles ; l'abside centrale est enfermée dans un mur polygonal et couverte d'une toiture à pans coupés. Cette organisation du chevet, par son architecture, est attribuée au XIIe siècle. À l'intérieur, le vaisseau central est divisé en quatre travées ; le chœur est en hémicycle et les absidioles communiquent avec le chœur par une petite porte et une fenêtre. Deux bénitiers placés à l'entrée ont été creusés dans des chapiteaux romains, et colonnes et chapiteaux de la nef, de l'abside et des absidioles sont des remplois antiques. L'édifice a fait l'objet de restaurations et d'interventions aux XIXe et XXe siècles, notamment le comblement des fissures de la voûte par un mortier de chaux et sable en 1838, la restauration de l'abside en 1911‑1912 puis 1950‑1958, et la réfection du pavement d'une partie de la nef en 1983. Le site comporte également divers éléments réemployés et inscriptions romaines visibles à l'intérieur et dans son environnement, ainsi qu'un cénotaphe dans le chœur.
