Origine et histoire de la Basilique Saint-Martin
La basilique Saint-Martin, dédiée à Martin de Tours, est une église catholique située à Aime-la-Plagne, en Savoie (Auvergne-Rhône-Alpes). Bâtie au XIe siècle, elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1875. Anciennement propriété de l'État (ministère de la Culture), sa gestion a été transférée à la commune par convention du 20 juillet 2009. Désaffectée, elle accueille aujourd’hui un espace muséographique.
Implantée sur l'ancienne commune d'Aime, désormais intégrée à la commune nouvelle d'Aime-la-Plagne, la basilique se trouve sur le tracé de la voie romaine Alpis Graia, qui reliait Milan à Vienne par le col du Petit-Saint-Bernard. Aime (Axima) fut la capitale des Ceutrons et, sous l'occupation romaine, devint Forum Claudii Centronum, conservant une activité liée à cette voie. Une première église semble avoir été établie entre les Ve et VIe siècles.
Entre 1868 et 1877, des fouilles dirigées par l'architecte Étienne-Louis Borrel ont mis au jour, sous la basilique actuelle, une basilique civile romaine estimée du IIe siècle et les vestiges d'une église primitive dont certains éléments paraissent dater du VIIe siècle. L'édifice actuel relève du premier âge roman, qualifié d'art roman lombard. La basilique était une église prieurale dépendant de l'abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse, en Val de Suse ; ses prieurs ont cessé d'y résider à partir du XVe siècle, la dignité ayant été mise en commende. Elle n'exerçait pas le rôle d'église paroissiale puisque seule une grande messe dominicale et des messes basses lors des fêtes y étaient célébrées. Au cours du Moyen Âge, elle a servi de sépulture à certains vicomtes de Tarentaise, les Briançon.
L'édifice est orienté : l'entrée se situe à l'ouest et le chevet à l'est. Il se compose d'une grande nef de six travées, non voûtée, associée à un transept dont le bras nord supporte un clocher carré. Le chevet est tripartite, avec une abside principale flanquée de deux absidioles. À l'origine, deux clochers existaient, mais l'un d'eux a été détruit en 1794 lors de l'occupation du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises ; seul l'autre a été reconstruit. Le chœur et ses abords conservent des fresques datées de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle ; recouvertes de plâtre en 1696, elles ont été mises au jour lors des fouilles et montrent, malgré des dégradations, des scènes de la Création et du Paradis, tandis que le Massacre des Innocents n'est que partiellement lisible. Sous l'édifice se trouve une crypte d'aspect approximativement carré, de dimensions 7,95 m sur 7,50 m.
Parmi les éléments remarquables figurent les fresques de la Création, le chevet conservant des traces de l'église primitive et la crypte, aujourd'hui intégrés à l'espace muséographique.