Origine et histoire de la Basilique Saint-Martin
La basilique Saint‑Martin de Tours, située dans le quartier du Vieux‑Tours, est un édifice catholique dont la crypte abrite le tombeau de saint Martin. Une chapelle en bois fut élevée vers 437 par l'évêque Brice pour abriter le tombeau, puis remplacée par une première grande basilique édifiée sous l'évêque Perpet et consacrée au Ve siècle. Longtemps centre de pèlerinage, l'édifice médiéval connut de nombreux incendies et remaniements : il fut incendié et réparé à plusieurs reprises aux IXe et Xe siècles, reconstruit et consacré de nouveau en 1014, puis profondément transformé aux XIe–XIIe siècles avec l'édification du chevet, du transept et des voûtes ogivales, et enrichi de chapelles du XIIIe au XVe siècle. Le cloître fit l'objet de travaux au début du XVIe siècle, et la basilique subit de graves dégradations pendant les guerres de religion, notamment en 1562 où la châsse de saint Martin fut brûlée. Au XVIIe siècle des tirants furent posés, sur des plans attribués à Vauban, pour soutenir les voûtes, et des constructions annexes furent ajoutées au XVIIIe siècle. À la Révolution la collégiale fut désaffectée, transformée en écurie puis largement démolie après l'effondrement des voûtes de 1797 ; seules subsistèrent la tour Charlemagne, la tour de l'Horloge et une galerie du cloître. Les vestiges survivants furent classés au titre des monuments historiques dès 1840. La redécouverte du tombeau annoncée en 1860 relança le projet de reconstruction ; après d'intenses débats, l'architecte Victor Laloux réalisa, entre 1886 et 1902, une basilique de style néo‑byzantin, perpendiculaire à l'ancien emplacement et centrée sur le chevet au‑dessus du tombeau ; la crypte fut inaugurée en 1889 et l'église ouverte au culte en 1890. L'édifice, construit en calcaire, granite et marbre et couvert d'ardoises, reçut des décors peints commandés à Pierre Fritel avec la collaboration d'Adrien Lavieille ; une statue monumentale de saint Martin en bronze, sculptée par Jean‑Baptiste Hugues et livrée en 1889, couronne le dôme. La basilique fut élevée au rang de basilique le 4 juillet 1925 et son parvis achevé en 1928. La tour Charlemagne, partiellement effondrée en 1928, fut consolidée puis restaurée en 1963 par Bernard Vitry. En 2014 la statue de bronze du dôme a été déposée pour restauration ; lors de cette opération une boîte contenant des reliques fut découverte ; la statue a été présentée au public en 2016 puis remontée sur le dôme en octobre 2016 après sa restauration. Une souscription publique a été lancée en 2015 pour financer ces travaux, et une plaque mémorielle a été apposée dans la basilique en mars 2025. L'édifice conserve une crypte accessible, la nef, le chœur, des chapelles latérales, des peintures sous la coupole et des ex‑voto, ainsi qu'un orgue historique acquis par la ville en 1956 et restauré à plusieurs reprises. Le site de Saint‑Martin a par ailleurs abrité un scriptorium important qui produisit plusieurs manuscrits enluminés carolingiens et fut associé, à travers les siècles, à une longue liste d'abbés, parfois laïcs, dont le titre fut porté par des personnalités jusqu'à la Révolution.
