Origine et histoire
La Bastide du Roy, située 3055 avenue Michard-Pellissier près de l’avenue Jules-Grec à Antibes, est un domaine dont la datation varie selon les sources : elle est à la fois présentée comme relevant du XVIIIe siècle et décrite comme construite à la fin du XVIe siècle. Henri IV achète le château d’Antibes et son fief en 1604, puis reçoit en 1608 la « Bastide Roy », domaine d’environ 600 m² ayant probablement servi de métairie ou de ferme au service des terres royales. La propriété passe au domaine communal en 1779, et un acte de 1840 indique qu’elle porte alors le nom de Bastide du Roy et appartient à un cultivateur, Dominique Mouttet. En 1924, Jeanne Lanvin achète le domaine à la comtesse de Miramon-Fargues et l’offre en cadeau de mariage à sa fille Marie-Blanche et à son second époux, le comte Jean de Polignac. Entre 1927 et 1929, le couple fait entreprendre de vastes travaux : l’architecte Louis Süe restaure la bastide en 1927, tandis que l’architecte-paysager Jean-Claude-Nicolas Forestier conçoit et réalise, de 1927 à 1929, un ensemble paysager composé de sept jardins distincts. Ces jardins, séparés par des haies ou de fortes différences de niveaux, comprennent un « jaune et blanc » dit espagnol, un théâtre de verdure, un grand parterre géométrique, un mail de tilleuls, un parterre de santolines, un escalier bordé de cyprès et une terrasse d’honneur ; l’ensemble couvre sept hectares, comporte 365 oliviers et quatre points d’eau symbolisant les points cardinaux. Il s’agit de l’une des dernières œuvres de Forestier et de sa seule création en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Sous la direction du comte et de la comtesse, la bastide devient un lieu de vie intellectuelle et artistique où sont reçues des personnalités telles que Jean Cocteau, Colette, Francis Poulenc et François Mauriac. En 1971, le domaine est loué pour une saison à Bianca et Mick Jagger, qui se trouvent alors entre la Bastide du Roy et la Villa Nellcôte pour l’enregistrement de l’album Exile on Main St. L’artiste César y réside quatre ans à la fin des années 1980 et est rejoint en 1989 par l’antiquaire Jean Gismondi. Divina Gismondi rouvre la galerie de son père en 2009, puis, avec sa sœur Sabrina, transforme la Bastide du Roy en un lieu privé dédié à l’événementiel. La bastide bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : ses façades et ses toitures sont inscrites par arrêté du 6 juin 1988 et ses jardins sont classés par arrêté du 8 février 1990.