Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis à Martigues dans les Bouches-du-Rhône

Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis

  • 13500 Martigues
Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis
Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis
Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis
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Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis
Bastide provençale, dite aussi Maison du chemin du Paradis
Crédit photo : Renaud Camus - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures (cad. AO 128) : inscription par arrêté du 2 septembre 1975

Origine et histoire

La bastide dite Maison du chemin de Paradis est située chemin de Paradis à Martigues et a été la demeure de Charles Maurras. Les façades et les toitures sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 2 septembre 1975. Édifiée au XVIe siècle, la maison revient en héritage à Marie-Pélagie Garnier, la mère de Maurras, en 1881 ; le bâti aurait été réalisé avec des pierres provenant de l'ancienne église de l'Île. La demeure s'organise sur trois niveaux comprenant trois à quatre pièces, est bordée de cyprès et se trouve à quelques centaines de mètres d'un vieux moulin. Charles Maurras y revenait aussi souvent que possible, tant en été que durant l'année. Il fit rapatrier sa bibliothèque de Paris pour faire de la bastide « le cœur d’une maison de grand écrivain » et envisageait d'y créer un centre d'études littéraires et historiques, à la fois musée et bibliothèque. Il prévoyait aussi la mise sous administration d'un comité chargé de ses archives, correspondances, livres, manuscrits, éditions de luxe, tableaux et souvenirs, et souhaitait transformer sa collection de douze mille livres en « bibliothèque populaire ». Ce fonds se distingue notamment par de nombreux ouvrages dédicacés par des auteurs tels qu'André Gide, Malraux, Anatole France, Paul Valéry et Joseph Kessel. Le jardin, légué à la ville, rassemble amphores et inscriptions grecques, épigraphes provençales et françaises, statues, arbres odoriférants et essences méditerranéennes plantées avec une référence particulière à la Grèce ; Maurras en a conçu les plans d'après un devis d'exécution daté de 1943 et son texte Le pain et le vin publié en 1944. Il y fit édifier un monument en l'honneur de Gérard Tenque, fondateur de l'ordre des Templiers et natif de Martigues. Le mur des Fastes, construit en 1944 sur ses instructions, porte en lettres capitales un condensé de l'histoire locale évoquant origines antiques, personnages et événements marquants de Martigues ; Maurras ne vit pas l'œuvre achevée en raison de son incarcération. Devant ce mur se trouve un buste de Charles Maurras, réalisé par l'architecte et sculpteur Henry Bernard, reposant sur un merlon du mur grec ou sur un mascaron de fontaine provenant du site archéologique de Saint-Blaise. Conformément à ses dernières volontés, le cœur de Maurras a été séparé du corps et enterré dans le jardin de Martigues, déposé dans un carditaphe aménagé en contrebas du mur des Fastes, tandis que sa dépouille repose à Roquevaire ; lors de la cérémonie, le curé de Ferrières bénit le cœur et Victor Rolland rendit hommage au nom des pêcheurs de Martigues. Maurras avait suggéré la création d'un comité de gestion de la bastide composé du maire, d'élus représentant plusieurs tendances politiques, d'un représentant du musée et de proches amis, projet qui n'aboutit pas. À son décès en novembre 1952, la bâtisse et le jardin furent légués à la mairie, proposition d'abord refusée par des élus communistes qui contestaient la validité du testament ; pendant près de quarante ans, les héritiers et la Société des amis de Charles Maurras assurèrent les visites. Le 27 septembre 1997, le maire Paul Lombard accepta formellement le legs des mains de Jacques Maurras, en présence notamment de Michel Déon ; la mairie s'engagea à pérenniser l'ensemble immobilier et son jardin, à entretenir la bibliothèque et à conserver la maison dans sa conception de « maison d'écrivain ». La municipalité a engagé plus de 200 000 euros en 2012 pour des travaux de restauration. Depuis 2018, la maison et son fonds bibliothécaire ont été intégrés à un projet de centre de ressources et de recherches sur les politiques du XXe siècle destiné aux chercheurs, initiative présentée comme visant aussi à fournir des outils pour critiquer la pensée de Maurras. En 2018, un reportage a signalé la fermeture du site ; 850 000 euros ont été débloqués pour la réhabilitation de la bastide mais les travaux n'ont pas encore été entrepris et la maison reste fermée au public pour raisons de sécurité en attendant ces interventions. Charles Maurras a publié un recueil de contes intitulé Le Chemin de Paradis en 1895, et Joseph Kessel relate une visite à la demeure dans son ouvrage De la rue de Rome au Chemin de Paradis (1927).

Liens externes