Origine et histoire du bastion Saint-Martin
Construit en 1636-1637 et doublé d'une porte de ville, le bastion Saint-Martin perdit rapidement son rôle défensif après le rattachement de la Franche-Comté à la France. La ruine de la vieille porte en 1761 sembla fournir à la municipalité le prétexte pour demander à l'Intendant l'autorisation d'aménager une promenade, en plus des réparations nécessaires ; la porte ne fut toutefois jamais relevée. L'architecte-expert Nicolas Lenoir Le Romain dressa les plans et devis pour transformer le bastion en promenade, réutilisant dans l'esprit un projet jugé trop dispendieux pour la porte Saint-Nicolas. Les travaux, adjugés à l'entrepreneur Fleuriet en 1762, furent reçus en 1764. Le sculpteur Marlet réalisa les lions en ronde-bosse placés sur des piédestaux à l'entrée. À peine vingt ans plus tard, des réparations de maçonnerie s'avérèrent nécessaires : le bastion, rebaptisé de Villeneuve en l'honneur de l'Intendant, fut réparé sous la direction du voyer Quinard entre 1779 et 1783. Des projets de percement du bastion et de la promenade, formulés en 1841-1842 pour offrir une large entrée à la ville en lieu et place de l'ancienne chicane jugée peu pratique, restèrent sans suite ; la chicane subsiste. À partir de 1887, de grosses réfections furent engagées ; Joseph Morot en fut adjudicataire et confia les travaux de sculpture au Dijonnais Creuzot. Ces travaux furent complétés par l'aménagement d'un jardin public au-delà du bastion, au niveau du fossé comblé, et reçus en 1892.
