Origine et histoire
Le bâtiment de la Compagnie française d'Aviation (CFA) d'Angers, aujourd'hui Maison de l'architecture, est un exemple majeur de l'architecture des années 1930 et témoigne du passé aéronautique local. Les sources évoquent une construction en 1920 et, plus précisément, la réalisation de l'école de pilotage en 1938-1939 par l'architecte Ernest Bricard. Il s'agit d'un long édifice symétrique centré sur un porche abritant un grand escalier principal sommé d'une tour de contrôle. La structure est en béton armé, les toitures sont des terrasses asphaltées, les menuiseries métalliques et les sols comportent du grès cérame. Le décor met l'accent sur la représentation symbolique de l'aviation, avec une figure centrale en béton moulé et un pavement en mosaïque d'Isidore Odorico. Une sculpture en béton de René Guilleux, représentant un aviateur hissant le sigle CFA et tenant une hélice, orne le portique central. Situé le long de l'avenue Gasnier, entre Angers et Avrillé et en bordure du contournement nord de l'A11, le bâtiment développe une façade de 97 mètres orientée est-ouest. Deux ailes en retrait, hautes de deux étages, encadrent le porche central qui porte le sigle de la compagnie et ouvre sur l'aérodrome par de larges baies vitrées. L'architecte a employé les procédés de l'architecture moderne de l'époque, notamment une ossature poteaux-poutres en béton et un remplissage en brique. L'implantation et le programme visés par les projets conservés montrent un bâtiment organisé en deux ailes indépendantes autour du porche-observatoire accessible par un grand escalier. Le rez-de-chaussée était destiné aux salles de cours et aux bureaux, les étages aux dortoirs et les sous-sols au stockage ; la faible hauteur répondait à la proximité de la piste et le jardin assurait la mise en scène du bâtiment. La Compagnie française d'Aviation, issue des activités de l'aéroclub de l'Ouest (1907) et d'une école de 1922, confia l'enseignement à une société parisienne qui possédait plusieurs centres d'entraînement. Après l'ouverture des nouveaux locaux en 1938, le bâtiment fut occupé par l'armée allemande en 1940 puis bombardé en 1944, et l'activité de la compagnie cessa après la Seconde Guerre mondiale. Menacé de démolition dans les années 1980 en raison du projet d'autoroute A11, l'édifice a finalement été sauvé grâce à l'intervention du CAUE et réhabilité par l'architecte Maxime Ketoff en 2005. Les façades et toitures, le hall d'entrée, le jardin-parking, ses portails et le monument à René Gasnier font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 23 février 2004. L'édifice rassemble également des interventions d'artistes : Isidore Odorico pour les mosaïques, René Guilleux pour la sculpture, François Dallegret pour une œuvre lumineuse liée au passage dans le tunnel de l'A11, et le collectif Les Zonnards qui a offert une sculpture en hommage à la Maison de l'architecture.