Origine et histoire
La batterie d'artillerie du Roule comprend quatre casemates pour canons de 105 mm et un poste de direction de tir. Elle est située à mi-pente sur le flanc de la montagne du Roule, sous les fortifications françaises du XIXe siècle, et domine la ville et le port de Cherbourg. Ses accès sont creusés dans le rocher, ce qui en fait un témoignage significatif du système défensif dit Mur de l'Atlantique mis en place par l'organisation Todt à partir de l'été 1942. Le site s'inscrit dans l'ensemble du fort du Roule, un ensemble de fortifications françaises et allemandes édifié aux XIXe et XXe siècles sur la montagne. Les premières défenses datent de 1793, érigées pour protéger la rade de Cherbourg, et le fort actuel a été construit entre 1853 et 1857 sous Napoléon III. En 1928, la Marine nationale aménage des tunnels dans la montagne pour le stockage de matériel. Durant la Seconde Guerre mondiale, le fort est rapidement pris par les Allemands, qui le transforment en camp retranché, percent de nombreuses galeries formant la Batterie du Roule — d'une longueur totale de 750 m — et y installent casemates et poste de tir. Les forces américaines reprennent le contrôle du site en 1944. Après la guerre, la Marine nationale reprend possession des lieux ; dès 1954 le fort est converti en musée de la Libération et il abrite le poste de commandement de la première région maritime jusqu'en 1988, tandis qu'une partie devient un centre des transmissions et que l'École des applications militaires de l'énergie atomique utilise certaines installations. Les fortifications sommitales accueillent aujourd'hui le musée de la Libération de Cherbourg, et certaines galeries débouchant sur les postes de tir allemands ont été ouvertes au public par le passé. La batterie d'artillerie allemande, avec ses galeries souterraines, est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 23 février 1995. Le fort, situé au sommet de la montagne du Roule au sud du port, domine la rade depuis 117 mètres d'altitude.