Beffroi de Bailleul dans le Nord

Patrimoine classé Patrimoine urbain Beffroi

Beffroi de Bailleul

  • Grand'Place
  • 59270 Bailleul
Beffroi de Bailleul
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Crédit photo : Marc Ryckaert (MJJR) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

limite XIIe siècle XIIIe siècle, 2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les parties subsistantes du beffroi : classement par décret du 11 décembre 1922 - L'hôtel de ville en totalité (cad. AY 81) : inscription par arrêté du 28 mai 2001

Origine et histoire du Beffroi

L’Hôtel de ville de Bailleul a été reconstruit après la destruction totale de la ville durant la Première Guerre mondiale par une équipe réunissant Louis Marie Cordonnier, René et Maurice Dupire, Louis Roussel et Jacques Barbotin. La reconstruction revendiquait un savoir-faire artisanal et régional visant à renouer avec l’image traditionnelle flamande de l’hôtel de ville, notamment par la présence d’un beffroi et d’une bretèche. La façade présente des éléments empruntés à l’architecture locale — meneaux en pierre, encadrements à redent des lucarnes, bretèche centrale sur un pignon à pas de moineaux — qui affirment sa référence au répertoire régional. Le beffroi repose sur une salle gothique datée du XIIe siècle ; il mesure 62 mètres et fait partie des 23 beffrois français et belges inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. Le campanile abrite un carillon de trente-cinq cloches pesant plus de 5 000 kg, qui sonne les quarts d’heure ; ce carillon est classé au titre des monuments historiques depuis 1991. L’ensemble de l’hôtel de ville et du beffroi a été inscrit au titre des monuments historiques le 28 mai 2001. Par ailleurs, la salle gothique à la base du beffroi et le Présidial, ancienne prison, sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1922.

À l’origine, le beffroi était une tour en bois servant d’abord aux opérations militaires puis comme tour de guet ; il fut reconstruit en pierre au XIIIe siècle, dont seule la salle gothique subsiste. Avant la guerre de 1914-1918, le beffroi du XVe siècle et l’hôtel de ville du XVIe siècle formaient, avec l’église Saint-Vaast, un ensemble pittoresque comparé à ceux de Furnes ou d’Ypres, caractérisé par l’association pierre et brique, des lucarnes flamandes, des tourelles en encorbellement et une bretèche du XVIe siècle. Le beffroi médiéval, en grès d’Artois, présentait un rez-de-chaussée plus ancien avec arcs en tiers point, corbeaux sculptés et une salle intérieure à pilier soutenant quatre voûtes gothiques ; son couronnement se distinguait par des arcades ogivales et des cordons de grès horizontaux.

La tour et l’hôtel de ville furent détruits à plusieurs reprises au cours des siècles et réduits en ruines pendant la guerre de 1914-1918. Après le conflit, les reconstructeurs rasèrent largement les vestiges anciens au lieu de les stabiliser, dynamitèrent le portail roman de Saint-Vaast et n’eurent recours qu’au rez-de-chaussée du beffroi médiéval pour assise de la reconstruction. Les matériaux issus des destructions servirent notamment à l’édification d’un monument aux morts de Jacques Barbotin, inauguré en 1925. Les choix de reconstruction entraînèrent des tensions entre la municipalité, l’architecte chargé de la reconstruction et le Service des Monuments historiques.

Placée en cours de protection après la guerre, la base du beffroi fut finalement classée sous la forme des « restes du beffroi », décision qui permit à Cordonnier de reconstruire les étages et la flèche avec des matériaux et un parti pris stylistique différents. Le projet présenté dans les années 1920 n’était pas une reproduction fidèle de l’édifice d’avant-guerre mais une réinterprétation simplifiée pour des raisons financières. Pour l’hôtel de ville, l’architecte utilisa des briques jaunes et rouges différentes des matériaux d’origine, réorganisa symétriquement les ouvertures et amplifia la bretèche par un pignon monumental, effaçant une partie du pittoresque ancien. Le beffroi reconstruit en brique jaune se caractérise par un rythme vertical marqué, des bandes lombardes, des arcades transformées en plein cintre et une flèche géométrisée et fortement simplifiée ; la base gothique apparaît aujourd’hui comme un élément visuellement dissocié du reste de la tour.

Ces interventions ont modifié l’image urbaine de Bailleul en remplaçant l’harmonie gothique préexistante par des références stylistiques néo-romanes et romano-byzantines, choix qui a provoqué un débat sur la conservation de l’authenticité et la restitution des silhouettes médiévales de la ville. Malgré ces transformations, le beffroi et l’hôtel de ville demeurent des monuments centraux de Bailleul et bénéficient aujourd’hui d’une protection nationale et internationale.

Liens externes