Beffroi de Cambrai dans le Nord

Patrimoine classé Patrimoine urbain Beffroi

Beffroi de Cambrai

  • Beffroi
  • 59400 Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Beffroi de Cambrai
Crédit photo : Camster2 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Tour Saint-Martin dite aussi Beffroi (cad. A 1685) : inscription par arrêté du 15 juillet 1965

Origine et histoire du Beffroi

La Tour Saint-Martin, dite aussi beffroi, se situe à Cambrai dans le département du Nord. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 15 juillet 1965 et fait partie des vingt-trois beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2005. L'existence d'un beffroi à Cambrai est attestée dès le XIe siècle, l'évêque Manassès l'ayant fait détruire en 1095. Rétabli en 1207, il fut de nouveau démoli sur l'ordre de l'empereur Henri et connut plusieurs constructions et démolitions liées aux révoltes communales. Symbole des libertés municipales, le beffroi sonnait pour rassembler les magistrats, annoncer les réjouissances publiques et parfois appeler au soulèvement contre l'autorité ecclésiastique et impériale. En 1395, Cambrai obtint de l'empereur Venceslas l'autorisation de posséder un beffroi. Le clocher de l'église Saint-Martin remplit cette fonction à partir du XVIe siècle ; si l'église fut détruite à la Révolution, le beffroi fut préservé. Édifié en style gothique entre 1447 et 1474, il culminait alors à près de 57 mètres. Endommagé en 1528 par la foudre puis lors du siège de 1595, sa partie supérieure fut démolie en 1698. Sa reconstruction, achevée en 1736, a donné au clocher les proportions actuelles. Entre 1732 et 1736 la flèche torsadée fut remplacée par un dôme surmonté d'un lanternon, conférant au beffroi une silhouette d'environ 62 mètres. En 1918, les Allemands, en repliant leurs troupes, enlevèrent la grosse cloche et la précipitèrent du haut du clocher pour l'envoyer à la fonte ; malgré la chute elle ne se brisa pas et fut retrouvée à Bruxelles après l'Armistice. Cambrai célébra le retour de ses cloches et statues en 1919. Lors des fêtes du 15 août 1920, un incendie se déclara au beffroi ; un feu de Bengale aurait communiqué le feu au bois de la plate-forme supérieure. Les pompiers ne purent atteindre les flammes, les lances ne portant pas jusqu'à plus de 60 mètres, et à 14 h 30 le lendemain la grosse cloche s'écrasa au sol en se fissurant. La cloche fut refondue et sonna de nouveau le 14 juillet 1921. La tour fut réparée et conserva sa silhouette traditionnelle. Les quatre statues d'angle originelles, réduites en masses informes par l'incendie, furent remplacées par des personnages sculptés par Marcel Gaumont. Ces sculptures représentent un chef franc au nord‑est, un archer des milices communales au sud‑est, Louise de Savoie au sud‑ouest — qui signa la Paix des Dames en 1529 — et le marquis de Cézen au nord‑ouest, premier gouverneur de Cambrai après la prise de la ville par Louis XIV. L'institution du guet existe depuis plusieurs siècles : un guetteur était en place en 1400 et on en comptait quatre en 1681. Ces guetteurs, appelés gallus (du latin gallus, le coq), annonçaient l'arrivée d'ennemis, alertaient les habitants en cas d'incendie, marquaient les heures et demi-heures sur la cloche, indiquaient l'heure du couvre-feu et annonçaient l'ouverture et la fermeture des portes de la ville. Deux gallus se relayaient au clocher de 21 heures à 6 heures et veillaient depuis une chambre aménagée dans le dôme. Pour atteindre leur loge, ils devaient gravir 248 marches. Les derniers gallus connus, MM. Saliege et Caudron, exercèrent jusqu'en 1934, date à laquelle la fonction disparut avec l'électrification des cloches. En septembre 1674, les pasteurs de Saint‑Martin se plaignirent que les gallus laissaient tomber pierres, immondices et urine sur la toiture de l'église, l'endommageant ; le magistrat se contenta d'ordonner aux gallus de cesser ces pratiques. Au XVe siècle le sommet était couronné d'une flèche torsadée remplacée au XVIIIe siècle par un lanternon. Quatre sculptures réalisées en 1922 par Marcel Gaumont ornent les angles et évoquent les figures historiques mentionnées ci‑dessus. Le beffroi est fermé au public en raison de l'état des marches.

Devenir actuel

Le beffroi de Cambrai est un des vingt-trois beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie inscrits en 2005 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Liens externes