Origine et histoire du Beffroi
Le beffroi de Douai, monument symbolique de la ville, domine l'hôtel de ville et la région environnante. Sa construction a été entreprise en 1380 sur l'emplacement d'une ancienne tour en bois pour servir de tour de guet ; un bâtiment gothique fut ajouté à l'ouest et une chapelle au sud. Pour fournir les matériaux, le chevalier Jacques de Halluyn et son fils Jean vendent le 1er août 1379 les pierres de leur château de Cantin. Les travaux s'achèvent en 1410. Un violent incendie causé par la foudre, appelé l'incendie de Meschief, détruit la flèche, qui est entièrement reconstruite en 1475. Un carillon est installé dès 1391 et rythme la vie des habitants. En 1730, Nicolas Levache fonde des cloches pour le beffroi. Les cloches sont fondues par l'occupant allemand en 1917 puis remplacées en 1924 par la maison Wauthy de Douai. Pour améliorer le son, la ville installe en 1954 quarante-sept cloches de la fonderie Paccard d'Annecy-le-Vieux, qui complètent les deux plus grosses datant de 1471 et restaurées en 1924 : « Joyeuse » (la, 5 500 kg) et « La disnée » (do, 2 400 kg). La plus lourde des cloches de 1954, « La Nouvelle Victoire » (ré), pèse 1 600 kg. Le carillon est complété en 1974 lors du congrès mondial des carillonneurs et comporte désormais 62 cloches réparties sur cinq octaves. Il est doté d'un mécanisme qui joue une mélodie à chaque quart d'heure et d'un clavier manuel permettant des concerts chaque samedi de 10h45 à 11h45 hors période scolaire. Au XIXe siècle, d'importants travaux de restauration renforcent la structure en grès des Flandres par une forte épaisseur de briques intérieures et un nouvel édifice, identique à celui du XVe siècle, est ajouté pour donner à l'hôtel de ville son aspect symétrique actuel ; cet ensemble comprend notamment une salle des fêtes de style Second Empire. Victor Hugo, de passage à Douai en 1837, décrit et dessine le beffroi ; son dessin est conservé au musée Victor Hugo, place des Vosges à Paris. L'ensemble de l'hôtel de ville et du beffroi est classé au titre des monuments historiques en 1862. Le beffroi a également été représenté par le peintre Jean-Baptiste Camille Corot.