Beffroi de Fougères en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine urbain Beffroi

Beffroi de Fougères

  • Rue du Beffroi
  • 35300 Fougères
Beffroi de Fougères
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Crédit photo : Coyau - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Beffroi du XIVe siècle (cad. AT 272) : classement par arrêté du 1er septembre 1922

Origine et histoire du Beffroi

Le beffroi de Fougères est une tour-horloge élevée à partir de la fin du XIVe siècle dans la ville close ; il comporte deux étages et une petite flèche en charpente couverte d'ardoises. Dépourvu de cadran, il abrite néanmoins un timbre et des cloches qui rythment la vie de la cité depuis plus de six cents ans. Avec la tour de Dinan et l'ancienne tour de l'horloge de Rennes aujourd'hui disparue, il marque la limite occidentale de la diffusion des tours-horloges et beffrois médiévaux ; c'est actuellement le plus ancien beffroi conservé en Bretagne.
Situé dans la ville haute, il occupe l'angle de la place Jean Guéhenno et de la rue du Beffroi, cette dernière ayant porté autrefois les noms de rue du Boële, rue Marat en 1794, puis rue de l'Horloge.
La grosse cloche porte l'inscription "L'an mil ccc IIII x et VIII me firent fere les bourgeys de Foulgères et me nomma Rolland Chapelle", ce qui suggère que les bourgeois avaient auparavant envisagé un édicule destiné à abriter un vase sonore pour rythmer la vie publique ou marquer l'administration des affaires communales. Le beffroi que l'on voit aujourd'hui résulte d'une maturation architecturale étalée sur plus d'un siècle et destinée à concilier trois vocations distinctes.
Il affirme le pouvoir naissant de la bourgeoisie drapante face aux institutions anciennes de la cité, en particulier l'Église et le pouvoir seigneurial symbolisé par le donjon du château. Sa construction s'inscrit dans la continuité des remparts de la ville neuve, avant que la communauté se dote d'un hôtel de ville au XVIe siècle. Si le clocher de Saint-Léonard finit par dépasser la flèche du beffroi, les bourgeois avaient déjà amorcé la sécularisation d'un temps auparavant réglé par les offices et le calendrier chrétiens. Le beffroi a aussi joué un rôle de vigie contre le feu, servant de tour de guet au-dessus d'un parcellaire médiéval de maisons à pans de bois inflammables.
La datation des éléments est multiple : le timbre porte la date 1304, la présence de bourgeois est attestée dès 1347, la plus grosse cloche indique 1397 — date vraisemblable de l'élévation du socle carré — et l'étage octogonal a été élevé entre 1492 et 1508. La charpente de la flèche a été réparée en 1558, la petite cloche porte la date 1666, la flèche a été refaite en 1708 après avoir été renversée par la tempête de 1705, puis restaurée de nouveau au début du XXe siècle ; le beffroi a été classé au titre des monuments historiques le 1er septembre 1922.
Le socle présente une base carrée en cornéenne, une pierre métamorphique locale très dure extraite notamment aux carrières du Rocher Coupé ou de la rue de Savigny ; cette roche, difficile à tailler et sujette à l'éclatement, constitue des moellons grossiers assemblés avec des joints de mortier épais. Les faces orientale et méridionale du socle accusent un fruit sur les deux tiers inférieurs afin d'assurer une assise stable, tandis que les autres faces restent à l'aplomb, ce qui réduit la section vers l'angle nord-est ; la porte d'accès, à linteau droit, s'ouvre dans la face ouest et est légèrement décentrée vers la droite. La base, dépourvue d'ornementation et autrefois masquée par un parcellaire médiéval en bois et torchis puis par des halles jusqu'en octobre 1987, a avant tout une fonction portante pour l'étage noble qui domine les toits.
Le corps principal, de plan octogonal, contraste avec le socle : il est presque entièrement bâti en granite ocre-roux, taillé en pierres de taille venues du Coglais ou de la région de Louvigné-du-Désert, et repose sur une première assise de granite qui couronne le rez-de-chaussée. Un cordon mouluré sépare les deux niveaux et quatre pyramidions en plusieurs ressauts assurent la transition du carré à l'octogone. Les percements sur les faces ouest et sud laissent percevoir une division intérieure en deux étages ; la face sud, la plus ouvragée, montre une stéréotomie remarquable, entièrement en granite, tandis que les autres pans adoptent un parti mixte avec un remplissage de moellons de cornéenne et des chaînages d'angles en granite. L'étage est couronné par une corniche saillante ponctuée d'une gargouille sur deux angles et surmonté d'un garde-corps orné d'arcs en accolade d'inspiration flamboyante. Le décor se concentre sur les faces occidentale et méridionale : la face ouest est percée d'une grande fenêtre ogivale et d'une ouverture rectangulaire, et la face sud présente entre deux fenêtres rectangulaires trois écus aujourd'hui bûchés, logés dans des arcs en accolade et couronnés de fleurons, qui devaient porter les armes de la ville, du duché de Bretagne et de la France.
La flèche actuelle, en bois recouvert d'ardoise, date du début du XXe siècle ; elle forme une pyramide tronconique à huit pans prolongée par un campanile aux arcades cintrées abritant trois cloches, et se termine par un pyramidion octogonal sommé d'une boule et d'une girouette ornée des initiales des points cardinaux et de quatre fleurs stylisées.
Parmi les éléments remarquables de l'édifice figurent la base talutée en cornéenne, les gargouilles, les blasons de la face sud aujourd'hui bûchés, le campanile avec ses cloches et la girouette qui coiffe la flèche.

Liens externes