Beffroi de Millau dans l'Aveyron

Patrimoine classé Patrimoine urbain Beffroi

Beffroi de Millau

  • 12-16 Rue Droite
  • 12100 Millau
Beffroi de Millau
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Beffroi de Millau
Crédit photo : ArnoLagrange - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Tour du Beffroi : classement par arrêté du 3 mars 1931

Origine et histoire du Beffroi

La tour du Beffroi de Millau se compose d’un donjon carré, attribué aux XIe–XIIe siècles, surmonté d’une tour octogonale élevée en 1614. La partie romane du donjon comprend trois salles superposées voûtées en berceau, accessibles depuis l’extérieur par la salle haute, puis par une descente vers les salles inférieures. Le sommet devait former une terrasse probablement crénelée autour d’un châtelet central octogonal, remplacé au XVIIe siècle par la tour actuelle dotée alors d’une charpente et d’une toiture en poivrière, détruite par un incendie lié à la foudre le 29 juillet 1811 et remplacée par la terrasse que l’on observe aujourd’hui. La tour carrée et la salle attenante au nord sont très certainement les vestiges d’un palais élevé dans le dernier tiers du XIIe siècle par le souverain aragonais Alphonse II, vicomte de Millau ; cet édifice incarne la souveraineté aragonaise et la sophistication du savoir-faire de l’époque, et il est associé à l’octroi d’une charte communale vers 1187. Après la bataille de Muret en 1213 et l’abandon des prétentions aragonaises, l’intérêt pour le palais décline et, à la fin du XIIIe siècle, seuls les textes mentionnent encore la tour. Intégrée au domaine royal, elle est occupée par les baillis, puis vendue à des particuliers au XIVe siècle. La ville de Millau, devenue un bastion protestant, rachète la tour en 1613 et la fait exhausser en 1614 par une tour polygonale destinée à recevoir le bourdon et l’horloge communaux, précédemment installés dans le clocher effondré de l’église Notre-Dame de l’Espinasse. À partir de 1629, avec la paix d’Alès, les prisons du château de la rue Peyrollerie sont transférées dans la tour carrée, qui voit ses deux étages supérieurs subdivisés pour créer des salles de détention ; l’ouverture d’une nouvelle prison près de l’actuelle gare en 1825 signe l’abandon de la tour comme établissement pénitentiaire. La tour est classée au titre des monuments historiques en 1931, suite à une demande de la ville en 1929. L’édifice appartient à la commune depuis le XVIIe siècle et est appelé communément « le beffroi » ; il est formé de deux parties distinctes : le donjon carré (21 m de haut, 10,60 m de côté) et la tour octogonale qui le surmonte (environ 21 m de haut). Le donjon présente des voûtes en plein cintre à tous les étages, des escaliers droits ou en vis logés dans l’épaisseur des murs, des baies en plein cintre aux deuxièmes et troisièmes niveaux, et des archères à large ébrasement orientées au nord et à l’est aux premier et deuxième étages, ainsi que des lavabos et latrines à ces niveaux. Un escalier droit du deuxième niveau dessert un réduit de deux mètres de côté aménagé dans l’épaisseur du mur sud et équipé d’une banquette sous arc en plein cintre ; à l’origine, la tour s’ouvrait sur la rue par un balcon d’apparat. Les matériaux se composent de pierres de taille de calcaire gris-bleu régulièrement assisées pour le donjon, avec encadrements en calcaire ocre, tandis que la tour octogonale est bâtie en grès ocre de moyen appareil caractéristique des constructions du XVIIe siècle à Millau ; elle compte trois niveaux planchéiés éclairés par des fenêtres à arcs brisés et se termine par une terrasse accessible par un escalier logé dans une tourelle accolée. Au pied nord se trouve un bâtiment en L, à deux niveaux, qui était probablement la salle ou aula du palais mentionné en 1172 ; ses parties hautes semblent antérieures au Moyen Âge, tandis que le rez‑de‑chaussée, malgré des remaniements, présente un appareil en pierre de taille caractéristique des XIe–XIIIe siècles. De grandes arcades en plein cintre à l’intérieur montrent qu’il était autrefois couvert d’un plancher et largement ouvert sur une cour à l’est ; l’accès actuel à l’étage se fait par un escalier rampant contre l’élévation nord qui dessert une galerie, aménagement lié aux travaux de l’hôtel de Tauriac. Le bâtiment, distant d’environ deux mètres de la tour, était vraisemblablement relié à celle-ci par une galerie de bois à l’étage, et le mur qui joint aujourd’hui la salle à la tour le long de la rue du Beffroi est un dispositif postérieur à la construction originelle du palais. Enfin, la plateforme supérieure, située à 42 mètres de hauteur, est accessible et offre une vue d’ensemble sur la commune, les contreforts des Causses et le viaduc de Millau ; l’ensemble a atteint autrefois 52 mètres de hauteur lorsque la flèche était encore en place.

Liens externes