Période
XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, 2e quart XXe siècle
Patrimoine classé
Ensemble des façades et des toitures sur rues, sur cours et sur jardins (sauf la façade est de Robert de Cotte) , le vestibule de la salle de lecture, la salle ovale (périodiques) , le salon de l'administration, le grand escalier d'honneur, la salle de lecture des manuscrits, la salle Barthélémy, le néo-cabinet du roi, l'escalier du Cabinet des Estampes (cad. 02 : 02 AE 43) : inscription par arrêté du 29 décembre 1983 - Façade est de Robert de Cotte sur la cour principale, les galeries Mansart et Mazarine avec leur vestibule, la pièce dite chambre de Mazarin, le plafond de la salle des vélins, la salle de travail du département des imprimés dite salle Labrouste (cad. 02 : 02 AE 43) : classement par arrêté du 29 décembre 1983
Origine et histoire de la Bibliothèque nationale de France
La Bibliothèque nationale de France prend ses origines dans la librairie du roi constituée sous Charles V et s'est progressivement installée rue de Richelieu depuis le début du XVIIIe siècle. Au fil des siècles, elle a occupé plusieurs lieux royaux, a subi des dispersions et des rapatriements de collections, puis s'est consolidée comme institution publique chargée de rassembler et de conserver le patrimoine écrit. Le dépôt légal, institué au XVIe siècle, a contribué à l'enrichissement régulier des fonds, qui se sont fortement accrus pendant et après la Révolution par l'entrée de collections provenant d'abbayes, de collèges et d'institutions supprimés, ainsi que par des confiscations et des acquisitions. Installée sur le site dit du « quadrilatère Richelieu », la bibliothèque réunit depuis le XVIIIe siècle des bâtiments et ensembles architecturaux des XVIIe et XVIIIe siècles, auxquels se sont ajoutées d'importantes campagnes de construction et d'aménagement. Au XIXe siècle, l'architecte Henri Labrouste a réorganisé et complété l'ensemble en réalisant notamment la grande salle de lecture des Imprimés et les magasins attenants ; son successeur Jean‑Louis Pascal a préservé la façade d'origine due à Robert de Cotte et édifié le bâtiment le long de la rue Colbert, qui comprend la salle ovale destinée aux périodiques. Une nouvelle phase d'agrandissement conduite au XXe siècle par Michel Roux‑Spitz a permis la création de magasins supplémentaires, d'une salle des catalogues en sous‑sol et du Cabinet des Estampes installé dans l'ancien hôtel de Chevry‑Tubeuf. Au XXe siècle encore, la Bibliothèque a élargi ses implantations hors du quadrilatère Richelieu et développé des sites spécialisés, comme l'Arsenal ou la Bibliothèque‑musée de l'Opéra. À la fin du XXe siècle, l'État a engagé la construction d'un nouveau site principal à Tolbiac, conçu par Dominique Perrault et destiné à moderniser l'accueil des collections et des publics ; ce projet a conduit au transfert d'une part importante des imprimés et à l'ouverture progressive du site François‑Mitterrand. L'évolution des supports et des techniques a accompagné ces transformations, avec l'informatisation des catalogues et le développement de la numérisation. Le statut de l'institution a été adapté au fil du temps pour devenir celui d'un établissement public responsable des missions nationales de collecte, de conservation et de diffusion des savoirs. Dans les années récentes, des opérations de réhabilitation et de réaménagement du site Richelieu ont permis de redéployer les collections, d'ouvrir de nouveaux espaces muséographiques et d'améliorer l'accueil des publics. Ces développements s'inscrivent dans une politique de coopération nationale et internationale et dans un engagement continu en matière de recherche et de valorisation des collections. Enfin, la direction et l'organisation de la Bibliothèque ont été réadaptées à ces missions contemporaines, marquant la continuité d'une institution héritière des collections royales et devenue l'une des grandes bibliothèques nationales.