Origine et histoire de la Borne milliaire
La borne milliaire de Brossel, dite aussi du Broc, est un monolithe dressé sur la commune du Broc (lieu-dit la Pierre-Fichade, cad. D 335), à quelques centaines de mètres à l'est du hameau de Brossel. Dépourvue d'inscription lisible, elle est cependant considérée par de nombreux spécialistes comme une borne milliaire romaine en raison de ses caractéristiques de forme, de dimensions et de situation. Pierre-François Fournier, qui a dégagé le bloc, la mesure à 1,96 m de haut pour 0,60 m de diamètre et note une embase carrée de 0,75 m de côté. Jean-Claude Béal la décrit comme taillée dans une arkose homogène, grise et à grains assez grossiers, matériau fréquent dans la région pour des milliaires. Aucune inscription n'a été signalée sur le monolithe. La pierre se trouve à proximité de l'agglomération secondaire romaine de la Blanède, connue par des prospections pédestres et aériennes, et non loin de la voie romaine qui passe plus au sud sur l'agglomération de la Croix de la Pierre. Ces éléments topographiques, ainsi que la forme de l'embase, expliquent que des chercheurs modernes l'interprètent comme une borne milliaire romaine. La colonne figure sur le cadastre napoléonien. Pierre-Pardoux Mathieu, lors d'une visite antérieure à 1856, rapporte le nom local Peiro levado ou « pierre levée » et évoque l'hypothèse d'un menhir éventuellement réutilisé comme borne après la disparition du culte druidique. En 1945, Fournier publie une étude consacrée au monolithe et signale de petits trous pouvant indiquer qu'une plaque gravée y avait été apposée, tout en restant prudent et en qualifiant d'hypothétiques l'origine romaine de la borne et du chemin voisin. Les grands corpus d'inscriptions latines n'ont pas recensé ce monument, pas même comme anépigraphe hypothétique. La pierre est répertoriée dans la Base Mérimée sous l'appellation « borne milliaire romaine » en 1951 et est protégée au titre des monuments historiques la même année. Elle est également citée en tant que borne milliaire dans la Carte archéologique de la Gaule (1994) et reprise ensuite par plusieurs auteurs, dont Jean-Claude Béal (2013) et Marion Dacko (2016).