Origine et histoire
Le palais communal de Nice, ancien hôtel de ville, est situé au cœur du Vieux‑Nice, place Saint‑François, principal centre urbain à l'époque de sa construction. Il est inscrit au titre des monuments historiques le 10 décembre 1949.
La construction de nouvelles fortifications pour le château par les ingénieurs Ferrante Vitelli et Francesco Paciotto, à la demande du duc Emmanuel‑Philibert de Savoie entre 1553 et 1580, entraîna le transfert du conseil communal de la ville haute à la ville basse. Le conseil acheta un groupe de maisons près du couvent et du cimetière des Franciscains et fit édifier le palais communal lors d'une première campagne entre 1574 et 1580, selon un plan en L inversé. Inauguré le 25 juin 1584, l'édifice présentait une façade simple et dépourvue d'ornement.
À partir de 1670 les consuls décidèrent d'embellir le palais et confièrent des travaux à l'architecte du duc Jean‑André Guiberto ; en 1679 ils firent appel à Marc‑Antoine Grigho, architecte du prince de Monaco, pour poursuivre ces aménagements. Grigho aménagea dans la petite aile un escalier intérieur à volées droites avec vestibule voûté et un portail monumental en marbre d'ordre toscan, et modifia la décoration des fenêtres de la façade latérale. Les sculptures furent exécutées entre 1680 et 1684 par Dominique et François Mulciano, sculpteurs monégasques. En 1758 Ignazio Agliaudi di Tavigliano reçut la commande d'une nouvelle façade pour l'aile d'entrée autour du portail de Grigho ; inspiré par le baroque turinois et génois, il adapta au palais un modèle d'édifice public alors en vigueur à Turin. Il introduisit pilastres à chapiteaux ioniques, grandes ouvertures, motifs en relief et balustrade de toiture, mais les quatre statues prévues pour l'entablement ne furent pas réalisées en raison d'un différend avec le maître maçon Pietro Bensa en 1760.
En septembre 1792 le palais fut vandalisé lors de l'entrée des troupes françaises ; sous le Consulat ses archives furent transférées à la maison Vintimille dans l'actuelle rue Alexandre Mari, le bâtiment devant être affecté à une école communale. À la Restauration sarde en 1814 les magistrats municipaux retrouvèrent le palais, où le vœu de Nice fut prononcé en 1832 ; le dernier étage portant l'horloge date de 1840. Le pouvoir communal quitta définitivement le palais en 1868 pour le site de l'ancien hôpital Saint‑Roch, devenu l'actuel hôtel de ville. Le 18 juin 1893 le palais devint le siège de la Bourse du travail de Nice. Les façades ont été restaurées en 1978 grâce à des subventions des Monuments historiques, du conseil général des Alpes‑Maritimes et du Fonds d'aménagement urbain. En 2007 l'état intérieur général du palais donnait une impression de décrépitude et d'abandon. En septembre 2009 un accord entre la Confédération générale du travail (CGT), présente sur le site depuis plus d'un siècle, et la municipalité permit à cette dernière de récupérer le palais en échange de la mise à disposition d'un autre bâtiment boulevard Jean‑Jaurès et de la totalité de l'Aigle d'or, édifice attenant déjà partiellement occupé par le syndicat. Au revers du palais subsistent des vestiges de l'ancienne église des Franciscains du XIIIe siècle.