Origine et histoire de la Brosserie Autin
L'ancienne brosserie Autin illustre l'évolution des moulins de la vallée du Thérain, depuis le moulin à blé seigneurial dépendant dès le XVIe siècle de l'abbaye Saint‑Lucien de Beauvais jusqu'à une usine hydraulique à configuration industrielle, accueillant une scierie d'os puis une brosserie implantée sur le site dès 1864. L'usine se compose de deux moulins séparés par la rivière du Thérain ; le plus ancien est d'origine médiévale, reconnaissable à son pignon en pierre de taille et à ses contreforts. Mentionné en 1533 comme moulin à blé dit d'Achon, il appartient aux Bénédictins jusqu'en 1766, est affecté à la mouture puis vendu comme Bien national à la Révolution. En 1839, les industriels de Mouy Achez et Leclerc achètent l'ensemble, créent un déversoir vers 1840 et installent trois roues hydrauliques. En 1864, ils cèdent le site à Mascré, qui y pratique le blanchiment et le sciage d'os pour la tabletterie et la boutonnerie. Vers 1880, le deuxième atelier est agrandi par l'adjonction de trois sheds, l'ouvrage portant la date 1884. En 1892, Fleury‑Cossart reprend le site, maintient les activités sur l'os et développe la fabrication de brosses à dents ; le logement patronal date probablement de cette époque. En 1910, Albert Autin acquiert l'usine ; il ajoute quatre sheds vers 1920 puis trois sheds affectés aux bureaux vers 1950. L'usine cesse son activité en 1979 et, en 1994, une partie des bâtiments est transformée en musée de la brosserie. Une grande partie des machines d'origine et des roues hydrauliques a été conservée : on y relève notamment une roue de type Sagebien, une roue hydraulique verticale de type Poncelet et un régulateur à boule de type Watt réalisés par la marque Granger à Rouen entre 1830 et 1840. Sont également préservés des outils et équipements de la brosserie, comme les machines « trou à trou », les gabarits et les tondeuses à brosses. La manufacture a utilisé des marques déposées, notamment Falconia pour les brosses à dents vers 1895 et Docteur Grange pour les blaireaux vers 1920, et elle est électrifiée vers 1930. L'effectif a varié au fil du temps : vers 1910 on compte environ 125 ouvriers, contre 40 salariés vers 1970.
