Origine et histoire des Cabanes Du Breuil
Les cabanes en pierre sèche du Breuil constituent une composante caractéristique du paysage périgourdin et forment les anciennes annexes d'une ferme située au lieudit Calpalmas, à Saint-André-d'Allas; elles sont aujourd'hui présentées comme un musée privé. L'appellation « Cabanes du Breuil » est devenue courante par la presse et la littérature touristique, bien que le Breuil proprement dit soit un hameau distinct situé à quelque 500 mètres. L'ensemble comprend la maison d'habitation et son fournil, coiffés de lauses, une grange en vis-à-vis et plusieurs cabanes disposées en groupes qui délimitent une cour précédée d'un porche portant la date de 1841. Les cabanes semblent avoir été bâties au XIXe siècle ; elles ne peuvent être antérieures au XVIIe siècle, mais des affirmations plus anciennes n'ont pas été vérifiées. Selon la documentation disponible, des propriétaires ont également avancé l'hypothèse d'une restauration importante au début du XXe siècle, mais cette assertion relève de témoignages familiaux. L'ensemble a été protégé au titre des sites à partir de 1968 et a fait l'objet de mesures visant son classement au titre des monuments historiques ; la grange avait déjà été inscrite auparavant. Des restaurations importantes ont été menées à la fin des années 1960‑1970 puis dans les années 1990, entraînant notamment des modifications des lignes de faîtage et la jonction partielle de toitures indépendantes pour homogénéiser l'apparence des groupes. Le plan du site présente un premier groupe de cabanes formant un arc de cercle en amont, dont deux bâtiments contigus aux plans différenciés et une petite construction circulaire accolée, puis deux cabanes adossées au fournil ; un deuxième groupe de deux cabanes se dresse plus haut sur la pente, parallèlement au premier, et quelques cabanes isolées ponctuent la partie amont du site. Les volumes et les procédés de construction sont remarquablement homogènes, signe d'une même époque ou d'un même maître d'œuvre. Chaque cabane se compose d'un corps de base en moellons liés à la terre, d'une voûte encorbellée en pierre sèche et d'une toiture de lauses en forme de cloche qui recouvre l'extrados de la voûte et dépasse en rive. Les entrées, situées en aval du fait de la pente, occupent toute la hauteur du corps de base ; leurs piédroits sont traités en pierres taillées et leurs linteaux et arrière-linteaux sont en bois. Les toits s'ouvrent sur une large lucarne gerbière, maçonnée et protégée par une avancée de lauses reposant sur des éléments en bois, certaines accessibles par des dalles en saillie. Les toits sont coiffés d'une grande dalle circulaire et, à l'amorce de l'encorbellement, des poutrelles en bois forment un rudiment de plancher. Les cabanes, de dimensions moyennes, ont servi de dépendances à usages divers ; des témoignages et des documents iconographiques attestent tour à tour un usage de bergerie et la présence d'objets d'atelier, sans qu'une documentation écrite précise confirme toutes les fonctions avancées. Leurs formes renvoient aux cabanes à toiture conique ou campaniforme connues dans le Sarladais, dont le mouvement de construction s'étend du milieu du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle. Le site a été largement diffusé par cartes postales, le cinéma et la télévision, et a servi de décor à plusieurs productions ; plus récemment, des scènes d'une série télévisée y ont été tournées en 2023. Les cabanes sont ouvertes au public tout au long de l'année de 10h à 19h, avec réservation recommandée de novembre à mars hors vacances scolaires et week-ends. Parmi les éléments remarquables à observer sur place figurent la ferme et son porche daté de 1841, la vue d'ensemble des cabanes depuis l'ouest, la jonction des toitures du groupe 2, la gerbière de la cabane amont et l'intrados des voûtes d'encorbellement.