Origine et histoire
Le cachot de Cyparis est une cellule voûtée en pierres, datée du milieu du XVIIe siècle, située au fond d'une cour dans la partie est des ruines de la prison de Saint-Pierre, rue de la Prison, dans le quartier du Centre. De plan rectangulaire régulier, il ne comporte qu'une porte — autrefois en bois massif — et une petite baie grillagée au droit de celle-ci; il se dresse à quelques mètres d'un bassin. Louis-Auguste Cyparis, dit Samson, originaire du Prêcheur, tantôt marin tantôt cultivateur, fut condamné après avoir blessé un camarade d'un coup de coutelas; il avait d'abord reçu un mois de geôle puis, après s'être échappé pour participer à une fête et être revenu se constituer prisonnier, il fut puni de huit jours de cachot. C'est pendant cette détention que l'éruption du 8 mai 1902 frappa Saint-Pierre; l'épaisseur des murs, la position du cachot au pied du Morne Abel et ses rares ouvertures orientées au sud-ouest, à l'opposé du déplacement de la nuée ardente, protégèrent le prisonnier des effets directs des gaz brûlants. Cyparis raconta avoir entendu un bruit formidable, vu une fumée pénétrer par la petite fenêtre et subi des brûlures avant que le silence ne règne dans la ville. Le 11 mai, des sauveteurs venus du Morne-Rouge entendirent ses appels et dégagèrent l'entrée du cachot. Sa survie tient à la singularité des circonstances — il échappa à la catastrophe parce qu'il se trouvait en prison — et lui valut une renommée internationale. Par la suite, il devint l'une des attractions du cirque américain Barnum, où il montra son corps et son visage marqués par les cicatrices de ses brûlures. On rapporte qu'il serait mort à Panama, probablement dans l'oubli et la misère. Le cachot de Cyparis a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 25 juillet 1979. Des documents et images sont accessibles sur Wikimedia Commons et dans les notices consacrées à la prison de Saint-Pierre ainsi qu'à la liste des monuments historiques de la commune.