Origine et histoire du Café
Le Procope, aussi appelé Café Procope, est un café-restaurant situé au 13, rue de l'Ancienne-Comédie, accessible également par la cour du Commerce-Saint-André, dans le 6e arrondissement de Paris. Fondé en 1686, il figure parmi les cafés-restaurants les plus célèbres de la capitale ; fermé en 1890, il rouvre en 1957 sous son nom historique et demeure aujourd'hui en activité. L'introduction du café à la cour de France et l'ouverture d'établissements par des commerçants arméniens expliquent ses premières implantations près de la Comédie-Française, où il attira la clientèle du monde du spectacle. Francesco Procopio dei Coltelli, originaire de Sicile, s'installa face à la Comédie-Française, racheta l'établissement à son ancien patron et lui donna son nom ; son établissement devint rapidement un café littéraire. Il obtint une concession d'eau à la fontaine Saint-Germain et, après sa mort, son fils lui succéda. Au XVIIIe siècle, Le Procope fut fréquenté par des écrivains et philosophes comme Voltaire, Diderot et d'Alembert et devint un haut lieu des échanges intellectuels. La tradition lui attribue plusieurs épisodes célèbres : la naissance d'idées liées à l'Encyclopédie y est évoquée, une plaque commémorative affirme que Benjamin Franklin y prépara le projet d'alliance entre Louis XVI et la jeune république, et certaines de ces récits relèvent toutefois davantage de la légende. Pendant la Révolution, le café changea de clientèle et devint un foyer d'activité politique où se tinrent des réunions du club des Cordeliers et d'autres rassemblements révolutionnaires ; la table de Voltaire fut utilisée lors du transfert de ses cendres et pour d'autres cérémonies funèbres. Au XIXe siècle, sous la direction de Jean-Baptiste Heu, le Procope retrouva son enseigne et son rôle de café littéraire, fréquenté par des romantiques tels que Musset, George Sand et Théophile Gautier. L'ancien établissement ferma en 1890 et le lieu servit par la suite à diverses affaires, dont un bouillon Chartier ; il fut rénové et agrandi en 1957 pour rouvrir sous le nom historique, sans aucun lien avec le café d'origine. Depuis le milieu du XXe siècle, le Procope accueille des cérémonies et des prix culturels, dont la remise des prix de l'Humour noir depuis 1954 et du prix Jean-Zay depuis 2005 ; le groupe Frères Blanc a lancé en 2011 le prix Procope des Lumières, qui a été décerné jusqu'en 2014 avant d'évoluer en 2015 vers le prix Bristol des Lumières. Le groupe Bertrand est devenu propriétaire du café en avril 2016. Sur le plan architectural, la façade et la toiture, avec leurs balcons en fer forgé, ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté du 20 janvier 1962. L'intérieur, remanié après 1957, présente des références au XVIIIe siècle : murs rouge pompéien, lustres en cristal, portraits et documents évoquant la Révolution, ainsi qu'une reproduction de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen affichée dans une salle. Des plaques commémoratives, un buste de Voltaire, la table attribuée à Voltaire et divers objets exposés rappellent l'histoire du lieu ; les portes des toilettes portent les mentions « Citoyens » et « Citoyennes ». Le Procope est accessible depuis la station Odéon, desservie par les lignes 4 et 10 du métro.