Cairn de Gavrinis à Larmor-Baden dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Cairn

Cairn de Gavrinis à Larmor-Baden

  • Île Gravinis
  • 56870 Larmor-Baden
Cairn de Gavrinis à Larmor-Baden
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Crédit photo : Myrabella - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Tumulus-dolmen (cad. G 433) : classement par arrêté du 19 juillet 1901

Origine et histoire du Cairn de Gavrinis

Le cairn‑dolmen de l'île Gavrinis, situé sur la commune de Larmor‑Baden (Morbihan, Bretagne), est un monument néolithique exceptionnellement décoré. Il présente un tumulus de 54 à 60 mètres de diamètre et de 6 à 8 mètres de hauteur, construit en maçonnerie sèche et abritant un dolmen composé d'une cinquantaine de dalles. Les estimations datent sa construction au Néolithique (les études mentionnent vers 3500 av. J.-C. ou entre 4250 et 4000 av. J.-C.), son usage cessant vers 3300–3100 av. J.-C. Classé au titre des monuments historiques par arrêté du 19 juillet 1901, il a été inscrit en juillet 2025 au patrimoine mondial de l'UNESCO dans le bien des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan. Le cairn occupe l'extrémité sud de l'île de Gavrinis, au centre du golfe du Morbihan, à proximité des communes d'Arzon et de Locmariaquer ; quelques minutes de bateau suffisent pour l'atteindre. Des vestiges et des trouvailles romaines attestent une fréquentation de l'île à l'époque antique, et un monastère y est établi au Moyen Âge. La redécouverte moderne du site remonte au début du XIXe siècle : Joseph Mahé en donne une première description en 1825, puis des travaux de dégagement réalisés à partir de 1829 permettent d'accéder à la chambre en 1832. Les premières fouilles datées furent conduites en 1835 ; Prosper Mérimée, présent lors des dégagements, signale l'abondance des sculptures sur les parois. Des campagnes ultérieures menées par Gustave de Closmadeuc, Zacharie Le Rouzic et Charles‑Tanguy Le Roux, ainsi que des travaux de restauration et d'étude menés depuis la fin du XXe siècle, ont profondément accru la connaissance du monument. Une campagne de numérisation dirigée par Serge Cassen et Laurent Lescop a été entreprise en 2011 et achevée en 2013, offrant une représentation en trois dimensions des gravures.

Sur le plan architectural, le monument est classé comme « dolmen à long couloir et à chambre simple » ; sa silhouette est presque circulaire mais correspond en fait à un quadrangulaire aux angles arrondis. Le cairn est ceinturé de parements soigneusement montés ; son cœur est constitué d'un empierrement varié protégé par plusieurs murs concentriques et perturbé en surface par des extractions anciennes. Sa masse interne représente environ 5 000 m3 et les archéologues estiment sa construction à quelque 100 000 journées de travail. Les matériaux proviennent majoritairement du substrat local : moellons de granite clair à grain fin, recueillis pour la plupart en surface. L'ouverture, orientée au sud‑ouest, donne accès à un couloir long de plus de 13 mètres, large d'environ 0,8 m et haut d'environ 1,5 m, bordé par vingt‑neuf orthostates et couvert par neuf dalles. La chambre, de forme trapézoïdale et presque centrale dans le cairn, mesure 2,55 m de long, 2,45 m de large au fond et 2,10 m à l'entrée, pour une hauteur moyenne d'environ 1,70 m ; elle est couverte par une dalle d'orthogneiss d'environ 17 tonnes. L'étude des fragments montre que cette dalle provient d'un menhir brisé réutilisé, d'autres fragments étant employés dans la couverture de monuments proches à Locmariaquer. Les orthostates sont calés dans une rigole de fondation de 40 cm creusée dans le rocher et le sol intérieur est dallé ; ce dallage repose sur un remblai de pierrailles et de sable de 0,5 à 0,8 m d'épaisseur. Devant la façade, les fouilles ont mis au jour plusieurs fosses contenant plaquettes en granite et galets de quartz de type dreikanter, ainsi que des traces de combustion et une traînée cendreuse de plus de 15 m. La datation des charbons place cet incendie entre 3400 et 2900 av. J.-C., époque où l'accès au couloir semble avoir été condamné par comblement puis recouvert d'une chape de sable.

Le décor intérieur est remarquable : vingt‑trois des vingt‑neuf orthostates portent des gravures et des motifs piquetés couvrant près de 50 m2, les éléments les plus soignés se trouvant dans le couloir. Les dalles, parfois bouchardées avant gravure, présentent des écussons, crosses, haches, zigzags, méandres, cupules et spirales ; certaines représentations sont stylisées, d'autres assez réalistes. Les faces cachées de plusieurs orthostates et de la table de couverture portent des décors antérieurs, signe d'un réemploi de pierres plus anciennes : la face cachée de la table comporte notamment une grande figure dite « hache‑charrue », un grand bovin et des cornes de caprin. Des pierres précises sont identifiées : l'orthostate n°15 montre, sur sa face masquée, une longue hache emmanchée de 0,80 m et d'autres motifs, tandis que l'orthostate n°19 porte une grande figure interprétée comme une lame de hache dans une gaine. Le seuil de la chambre est décoré de frises à chevrons sur ses chants et présente un décor repiqué sur sa face inférieure.

Les restaurations anciennes, notamment celle de 1980 réalisée avec béton et sable de mer, ont provoqué des altérations visibles et des coulures ; des travaux programmés en 2021 visent à retirer ces matériaux et à les remplacer par des solutions plus neutres et réversibles, ainsi qu'à mettre en place un nouvel éclairage. La visite guidée du cairn se fait par bateau au départ de la cale de Pen Lannic (Larmor‑Baden) ou de Port‑Navalo (Arzon) ; une reconstitution de l'intérieur est présentée au musée des tumulus de Bougon. Les gravures du cairn de Gavrinis ont exercé une influence notable sur l'œuvre du peintre Jean‑Claude Bédard.

Liens externes