Cairn de Kercado à Carnac dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Cairn

Cairn de Kercado à Carnac

  • Kercado
  • 56340 Carnac
Cairn de Kercado à Carnac
Cairn de Kercado à Carnac
Cairn de Kercado à Carnac
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Cairn de Kercado à Carnac
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Cairn de Kercado à Carnac
Crédit photo : Binche - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Tumulus-dolmen de Kercado (cad. I 60) : classement par arrêté du 27 décembre 1923

Origine et histoire du Cairn de Kercado

Le tumulus-dolmen de Kercado est un cairn dolménique situé à Carnac, dans le Morbihan. Il est remarquablement conservé et renferme un dolmen à couloir dont les fouilles ont livré un mobilier abondant lié au Néolithique moyen et récent. Sa situation sur un ancien domaine seigneurial a probablement empêché que le cairn soit démantelé par les habitants, et le site aurait servi de cachette pour les Chouans au XIXe siècle. René Galles a fouillé le cairn en 1863 ; à cette époque l'accès intérieur se faisait par une ouverture pratiquée au sommet dans l'angle nord-est de la chambre. Le monument a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 27 décembre 1923. En 1925, Zacharie Le Rouzic a refouillé le dolmen puis entrepris une restauration aujourd'hui jugée parfois abusive.

Le cairn est de forme circulaire, d'environ 30 m de diamètre et 3,50 m de hauteur, constitué intégralement de pierres sèches sans couche de terre intercalée. Les pierres ont été placées à plat et inclinées vers le centre, et l'ensemble est ceinturé par un mur de parement. Le pourtour extérieur a été dallé avec des pierres plates sur une largeur variant suivant les secteurs, d'environ 3 m à l'est, de 4 à 6 m à l'ouest et 4 m au sud. En périphérie du dallage, Le Rouzic a mis au jour vingt-sept blocs couchés et debout formant une enceinte mi-circulaire ou excentrique autour du tumulus, dont la partie nord et nord-est manque ; il les a redressés après avoir dégagé leurs pierres de calage.

Le dolmen à couloir, ouvert au sud-sud-est, comprend une chambre unique. Le couloir, long de 7,50 m, est délimité par neuf orthostates (cinq au nord, quatre au sud), partiellement surmontés de murets en pierres sèches ; sa largeur varie de 0,90 m à l'entrée à 1,20 m près de la chambre et il est recouvert de cinq tables de couverture. Le sol du couloir et de la chambre est dallé. La chambre quadrangulaire mesure 2,90 m sur 3 m et atteint 2,30 m de hauteur au centre ; elle est limitée par huit orthostates surmontés de murs grossiers et couverte par une dalle unique. Au centre de la chambre, Le Rouzic a découvert une cavité creusée dans le roc sous-jacent, longue de 0,60 m, large de 0,40 m et profonde de 0,15 à 0,20 m.

Deux dalles du couloir et le support sud de l'entrée de la chambre portent un décor gravé de type réticulé, proche de celui observé à Mané-Kerioned et au Cairn de Petit Mont ; le support nord affecte une silhouette anthropomorphe et la dalle de couverture de la chambre présente un motif en « hache‑charrue » placé près des supports, ce qui laisse envisager un réemploi.

Lors de sa première intervention en 1863, Galles trouva la chambre et le couloir comblés d'un mélange de pierres et de terre sur environ 1 m d'épaisseur et recueillit de nombreux ossements ainsi que du petit mobilier funéraire. Les fouilles de Le Rouzic en 1925 ont livré un mobilier beaucoup plus riche, une grande partie provenant du cairn, sans doute dans les déblais laissés par Galles. Ce mobilier comprend fragments et vases — au total 41 vases, dont 12 calciformes ornés au pointillé et des vases apodes —, des pendeloques en schiste (dont une discoïde), un gros grain de collier en serpentine, 147 perles en callaïs, 14 perles blanches en matière friable, deux plaquettes en or massif et divers éléments de parure. On y trouve aussi des outils et déchets lithiques : pointes de flèche (dont quatre à ailerons et pédoncule), dix petites lames en silex, sept grattoirs en silex et deux en quartz, 620 éclats de silex, 83 éclats de quartz, neuf nucléus et six fragments de hache polie en diorite. Le mobilier comprend encore une hache en grès et deux haches en jadéite, des percuteurs en quartz, quatre molettes et une petite meule en granite, divers galets, coquillages, charbons de bois et un morceau de peroxyde de fer usé. Les ossements humains retrouvés, dont 17 dents humaines, comportent en grande partie des traces d'ustion ; G. de Closmadeuc, qui a étudié ces restes dès 1863, a noté la présence d'adultes, d'enfants et d'ossements animaux, notamment d'oiseaux.

La diversité et l'abondance du mobilier indiquent une fréquentation prolongée du site, du Néolithique moyen au Néolithique final, avec des éléments attribués à la culture campaniforme. Une datation au carbone 14 réalisée sur un charbon recueilli par Le Rouzic situe le site entre 5200 av. J.-C. et 4360 av. J.-C. ; en 1965 Jean L'Helgouach a émis des réserves sur ces résultats en raison de l'origine du matériel issu de fouilles anciennes, mais en 1979 il admet une datation autour de 4670 av. J.-C.

Liens externes