Origine et histoire
L'oppidum de Liercourt‑Érondelle, localement appelé « Camp César », se situe sur les communes de Liercourt et d'Érondelle, dans la Somme, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Amiens. Il se présente comme une vaste levée de terre couvrant 32 hectares, haute de 11 mètres et bordée à la base d'un fossé large de 22,5 mètres, édifiée avant les invasions barbares. Depuis le début du XVIIIe siècle, les collines fortifiées de la vallée de la Somme ont suscité l'intérêt des érudits, mais sans fouilles approfondies ; ces oppida se caractérisent généralement par une position dominante, une superficie d'environ trente hectares, des pentes abruptes servant de défense naturelle et des terrassements humains renforçant les points faibles, la forme la plus fréquente étant l'arc de cercle. L'oppidum de Liercourt‑Érondelle, surtout connu par les prospections aériennes menées par Roger Agache, apparaît comme l'un des plus remarquables du nord de la France. Son occupation est attribuée à l'âge du Fer, La Tène finale (Ier siècle av. J.-C.). Le site a été classé monument historique en 1862 et en 1964.
Il s'agit d'un oppidum de type « éperon barré » dont l'enceinte de contour dessine un pentagone : quatre côtés sont naturels ou renforcés par des vallées sèches ou humides et par un rempart, tandis que le cinquième est défendu par une levée de terre de 500 mètres de long et de 11 mètres de hauteur, précédée d'un large fossé à fond plat bordé de hêtres. Le versant nord présente une pelouse calcicole sur la terrasse crayeuse au sud de la vallée de la Somme. Les prospections aériennes ont en outre révélé, en 1960, les vestiges d'un camp militaire romain constitué d'un réseau de fossés et de palissades arasées délimitant un espace d'environ 25 hectares ; ce camp communiquait avec l'oppidum par une porte ouverte dans le rempart. À l'intérieur du site, la présence d'un fanum et d'un retranchement polygonal accolé au rempart et entouré d'un fossé en V a été notée, ce qui rapproche le site de celui de La Chaussée‑Tirancourt et pose la question d'une occupation militaire romaine après la Guerre des Gaules.
Le site est aménagé et géré par le Conseil départemental de la Somme et par la commune d'Érondelle : un chemin a été tracé dans le fossé et sur le rempart, un escalier permet d'accéder au sommet pour observer la vallée de la Bellifontaine, et plusieurs belvédères ont été aménagés.
