Patrimoine classé

Le Carmel, en totalité (à savoir l’ensemble des bâtiments et jardins) et la maison des sœurs tourières de 1934, façades et toitures, 36 rue des Capucins, figurant au cadastre section AE, parcelle 186, tels que délimités sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 21 octobre 2021

Origine et histoire

Le Carmel d'Abbeville est un ancien monastère de carmélites situé au centre d'Abbeville, dans la Somme. Il a été fondé en 1636 par des carmélites venues du couvent d'Amiens et le carmel primitif, rue Saint‑Gilles, était placé sous le vocable de « Jésus‑Maria ». Pendant la Révolution française, les religieuses durent se disperser; les bâtiments, déclarés biens nationaux, furent partiellement détruits et transformés en prison, tribunal et gendarmerie. Les derniers vestiges de ce premier établissement disparurent lors des bombardements de mai 1940. Après le Concordat de 1801, le carmel d'Abbeville renaît en 1802, s'installant d'abord dans l'ancien couvent des carmes de la place Saint‑Pierre puis, en 1821, dans les bâtiments du couvent des capucins du XVIIe siècle situés aux nos 34‑36 de l'actuelle rue des Capucins. Une chapelle fut édifiée et l'intérieur des bâtiments aménagé pour accueillir les cellules des religieuses. Les carmélites demeurèrent à Abbeville jusqu'en 1998, année où la municipalité acquit l'ensemble pour y établir la Maison du Patrimoine et y accueillir les services culturels de la ville ainsi que conférences et expositions. Le Carmel et la maison des sœurs tourières de 1934 sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis 2021. L'ancien carmel forme un ensemble de bâtiments en brique ouvrant sur un jardin et un verger. La chapelle du XIXe siècle conserve un tableau de Jules‑Marc Chamerlat, Les Saintes femmes au retour du Calvaire (1861), inscrit au titre d'objet par arrêté du 6 mars 2017. Le réfectoire, avec son mobilier restitué, la bibliothèque et le bureau de la prieure ont été reconstitués. Un habit complet de carmélite, accompagné d'espadrilles, a été donné par le Carmel de Caen, qui a accueilli les dernières religieuses d'Abbeville. Des peintures murales, vestiges de l'occupation par les capucins, ont été mises au jour; la dernière, découverte en 2010 et actuellement en cours de restauration, représente le Christ étendu lors d'un ensevelissement, la Vierge priant à ses côtés. Le site comprend la chapelle, l'Ermitage Sainte‑Thérèse, le jardin du noviciat et une entrée donnant sur le parc d'Émonville. La Maison du Patrimoine accueille tout au long de l'année des manifestations culturelles: expositions d'art contemporain et patrimoniales, concerts, visites guidées et ateliers. L'ancien verger, devenu jardin public et mitoyen du parc d'Émonville, conserve quelques arbres du XIXe siècle ainsi que des palmettes, des espaliers, cordons et contre‑espaliers le long des murs. Par une grille, on accède au potager divisé en six carrés rectangulaires entourés d'allées bordées de buis; un cloître central planté d'un prunus pourpre et d'ifs, une pergola et un petit bassin fleuri complètent cet aménagement ornemental.

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