Origine et histoire du Carreau
Le carreau Simon I et II a été édifié entre 1905 et 1910 par l'architecte Choret (Henri ou Eugène) pour la Société des Houillères de Stiring, dont les capitaux sont majoritairement ceux de la famille Wendel. L'ensemble se distingue par une architecture de qualité, marquée par des éléments du "monde wendelien" de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : bandeaux de briques de couleurs diverses, ouvertures à cintres surbaissés et chanfreins. Entièrement équipé à l'électricité dès sa construction, le carreau abrite une machine d'extraction Siemens-Schuckert (1908 ou 1910) en parfait état de marche au puits 1. Le puits 1 conserve son chevalement métallique d'origine (1905 ou 1907), le plus ancien du Bassin houiller lorrain. Le site présente une homogénéité architecturale et fonctionnelle, quasi pédagogique, avec ses deux chevalements, ses machines d'extraction, la salle des machines, le bâtiment de recette et le bâtiment d'accueil, le tout à échelle humaine. Les installations des puits 1 et 2 sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 11 juillet 2002. Malgré cette protection, elles sont aujourd'hui en friche et se dégradent fortement ; la reconversion n'est pas actée. Certains éléments de surface — la recette du puits 1, la forge et des installations issues de la reconstruction d'après-guerre comme les tours de refroidissement, le lavoir, la gare de triage, les silos de stockage, les passerelles et les tapis roulants — ont été démolis en 1998, un an après l'arrêt de l'exploitation. Le chevalement n°5 a été foudroyé le 27 novembre 2009. En juin 2020, le hall des mineurs a été partiellement endommagé par un incendie criminel, la toiture d'une aile ayant complètement brûlé. Sur le carreau subsistent les vestiges des puits 1 et 2, la façade et l'intérieur de la salle des machines, le chevalement du puits 1 sans sa recette et la salle de pendus. À proximité, plusieurs installations liées au siège ont été reconverties : les bâtiments de l'école des houillères servent au lycée Condorcet, le parc à bois a été transformé en zone d'activité "eurozone Forbach Nord", et l'ancienne carrière de sable, partiellement comblée, a laissé un lac dont une exploitation touristique est éventuellement envisagée. Le puits 3 et le puits 4, annexes du siège, ont vu leurs équipements partiellement démolis ; aujourd'hui, seul le bâtiment des bains-douches du puits 3, reconverti en entrepôts, et le chevalement du puits 4, acquis par la commune de Schœneck et reconverti en émetteur pour la télévision locale, restent visibles. Sur l'emplacement du chevalement du puits 5 a été construite une unité de retraitement et de réoxygénation des eaux issues des galeries. Malgré les démolitions et la dégradation, le carreau conserve des témoignages matériels de l'exploitation charbonnière et des dispositifs techniques qui en assuraient le fonctionnement.