Cartoucherie de Bourg-lès-Valence dans la Drôme

Patrimoine classé Patrimoine industriel

Cartoucherie de Bourg-lès-Valence

  • Quartier de Chony 
  • 26500 Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Cartoucherie de Bourg-lès-Valence
Crédit photo : Morburre - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Le bâtiment principal et la cheminée d'usine, l'entrepôt de 1902, la poudrière de 1878, la gare, ainsi que le bassin avec ses annexes et canalisations (cad. B 2587) : inscription par arrêté du 5 février 2003

Origine et histoire de la Cartoucherie

La cartoucherie de Bourg-lès-Valence (Drôme) est un ancien complexe industriel qui fut d’abord une usine textile fondée en 1855, puis transformée en cartoucherie nationale après son rachat par l’État en 1874; il accueille aujourd’hui des entreprises liées à l’image, au cinéma et à l’animation. En 1855, l’industriel Noël Sanial acquiert le domaine dit « Moulin rouge » et y édifie une manufacture en briques formant un grand quadrilatère aux pavillons de pierre, charpentes apparentes et vastes espaces intérieurs soutenus par des colonnes de fonte. Destinée au traitement de la soie et du coton pour la fabrication d’indiennes, mouchoirs, tapis et châles, l’usine emploie jusqu’à neuf cents ouvriers mais subit des incendies et des difficultés d’approvisionnement, puis fait faillite en 1866. Après la guerre de 1870 et en raison de l’évolution de l’armement, l’État installe une cartoucherie nationale sur le site en 1874 et ajoute, à la fin du XIXe siècle, ateliers, bureaux d’études, poudrières, entrepôts et une gare. La gare, reliée à la ligne Valence–Grenoble et desservie par une voie Decauville, permet l’acheminement et l’expédition des productions estampillées « VE » pour Valence. L’établissement est agrandi pendant la Première Guerre mondiale : l’effectif passe d’environ 450 avant 1914 à 3 000, majoritairement féminin, et atteint jusqu’à 4 000 salariés à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Sous l’Occupation, la production militaire est suspendue, les machines sont scellées et des actions de résistance s’organisent au sein de l’usine, soutenues par le directeur, le général Henri Eugène Cabotse; des interventions et des répressions y sont rapportées. L’activité de cartoucherie cesse en 1964; la SOGEV, filiale de Thomson, reprend une partie des emplois et oriente le site vers des activités liées au vide, au nucléaire et à la mécanique, entraînant la construction de nouveaux bâtiments industriels à l’ouest. Les entreprises évoluent ensuite (création de la SOGEME en 1970, divers changements d’actionnaires et de dénominations) jusqu’au départ des activités industrielles vers le parc du Rovaltain en 2020. La municipalité rachète le site en 1993 et il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en février 2003. En 2009, à l’initiative de Jacques‑Rémy Girerd et du studio Folimage, l’agence Philippe Prost associée au paysagiste David Besson‑Girard rénove la cartoucherie et restitue la cour historique; le site devient La Cour des Images. La Cour des Images accueille des structures dédiées au cinéma et à l’animation, parmi lesquelles le studio Folimage, l’école La Poudrière, le studio TeamTO et son école ECAS, ainsi que plusieurs sociétés et associations de production, diffusion et création audiovisuelle. Le complexe conserve le bâtiment principal de 1855, la cheminée encore visible, des entrepôts et la gare militaire, tandis que d’autres bâtiments annexes et une seconde cheminée ont disparu. Le bâtiment central, long parallélépipède avec pavillons surélevés, illustre l’architecture industrielle du XIXe siècle avec ses hautes baies en plein cintre, ses volumes adaptés au dénivelé et une vaste cour traversée par de petits canaux. L’usine a d’abord utilisé l’eau amenée par des conduites souterraines pour actionner une roue hydraulique encore existante; plus tard, deux chaudières avec cheminées fournissaient l’énergie nécessaire. La gare est formée de quatre travées communicantes réunies au sud par un quai surmonté d’un auvent, et un grand bassin alimenté par des sources approvisionnait l’usine par une canalisation à ciel ouvert. La poudrière, isolée près du château d’eau à l’extrémité nord de la parcelle, servait au stockage des poudres et matériaux explosifs. Sont inscrits à l’inventaire supplémentaire les éléments suivants : le bâtiment principal de 1855, la cheminée de trente mètres, l’entrepôt de 1902, la poudrière de 1878, la gare, ainsi que le bassin avec ses annexes et canalisations.

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