Origine et histoire
La caserne dite Belliard, située 19‑19 bis rue Kléber à Fontenay‑le‑Comte, est une ancienne caserne de cavalerie édifiée entre 1752 et 1768 d’après les plans et devis du sous‑ingénieur Parent (Parent de Curzon). Les terrains furent acquis par la Ville en 1752, qui finança les travaux par les droits d’octroi et dut contracter un emprunt en 1753. Le projet municipal fut accepté en juin 1750 puis approuvé par le Conseil d’État en juillet 1750 ; les travaux furent adjugés en août 1750 à l’entrepreneur Maupetit, remplacé ensuite par Alexandre Hiou, puis par Charles Fonteneau après le décès d’Hiou en 1755. Une expertise des travaux exécutés par Hiou a eu lieu le 16 avril 1760 en présence de Parent et de l’architecte Dumesnil ; avant 1760 Jacques Morillon est mentionné comme entrepreneur et Jacques Durand comme conducteur des ouvrages. Des travaux de sculpture et de serrurerie furent exécutés vers 1765 par le sculpteur Héricart et le serrurier Jean‑Baptiste Trutteau ; le couvreur Louis Perdreau est également cité et une carrière fut louée à Biossais à M. Brunet. Un devis du 20 avril 1764 prévoyait la construction de deux pavillons pour loger les officiers de part et d’autre du bâtiment principal, projet déjà évoqué en 1752 et approuvé en principe en 1754, mais ces pavillons ne furent jamais édifiés. Des visites de réception ont eu lieu en janvier et février 1765 ; le premier régiment prit possession des lieux en 1768. Des réparations furent prescrites le 28 mars 1776 par Parent de Curzon après des dégradations causées par des soldats, suivies d’une visite des travaux le 20 novembre de la même année. À la Révolution, l’État devint propriétaire des bâtiments et le resta ensuite. Au XIXe siècle l’édifice prit le nom de quartier Belliard en hommage au général Belliard, natif de Fontenay‑le‑Comte, et abrita un dépôt de remonte de 1839 à 1914. Un projet d’extension important en 1825 n’a pas été réalisé, tandis que de nouvelles écuries pour 192 chevaux, conçues en 1839 et révisées en 1840 par l’architecte communal Auguste Garnereau, furent achevées en 1842. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1929. Les façades ont été ravalées en 1972 ; le champ de l’écu du fronton, qui portait à l’origine des armoiries, fut laissé vide. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la caserne fut occupée par les troupes allemandes de 1940 à 1944. Après la Libération, le site perdit sa vocation militaire et fut utilisé à des fins industrielles : la société SEITA y exerça provisoirement jusqu’en octobre 1957 et des entrepôts de séchage du tabac furent édifiés sur l’ancienne carrière et la piste cavalière. Le bâtiment fut remis au service du Génie en 1959 et affecté à l’usage militaire ; au cours des décennies suivantes il accueillit diverses structures militaires et fit l’objet de travaux de restauration. Dans les années 1980, l’aile gauche abrita le secteur des travaux du Génie de Vendée et l’aile droite le logement du commandant d’armes ; le Centre militaire de formation professionnelle et les organismes mobilisateurs s’y succédèrent jusqu’aux réorganisations de la fin des années 1970 et 1980. L’armée quitta la caserne en 2008 ; le bâtiment resta vacant jusqu’en 2020, année de travaux de rénovation destinés à transformer l’ensemble en une résidence d’une trentaine d’appartements, dont une partie est devenue disponible à la location à la fin de 2021. L’édifice est principalement construit en maçonnerie de moellon calcaire, l’avant‑corps du pavillon central étant en pierre de taille ; les toitures sont en ardoise, les écuries sont couvertes en tuiles plates selon la technique des longs pans, et le vestibule du pavillon principal présente une voûte appareillée. La cour d’honneur est encadrée de bâtiments bas élevés d’un étage et coiffés d’un toit en mansarde.