Cassinomagus de Chassenon en Charente

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Thermes gallo-romains

Cassinomagus de Chassenon

  • Longeas
  • 16150 Chassenon
Cassinomagus de Chassenon
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Cassinomagus de Chassenon
Cassinomagus de Chassenon
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

L'ensemble des parcelles, ainsi que les vestiges archéologiques visibles ou enfouis qu'elles contiennent, formant le site de l'agglomération antique de Cassinomagus, sur les parcelles mentionnées ci-après et le domaine public communal non cadastré, tel que figuré en rose sur le plan annexé à l'arrêté : section A parcelles 481, 484, 485, 486, 487, 488, 489, 490, 491, 492, 493, 494, 618 ; section E parcelles 1, 2, 4, 5, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 66, 67, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 82, 83, 84, 85, 98, 100, 101, 105, 809, 810, 811, 813, 995, 996, 997, 998, 999, 1000, 1001, 1002, 1003, 1004, 1076, 1078, 1079, 1080, 1081, 1082, 1084, 1085, 1086, 1088, 1089, 1091, 1092, 1094, 1095, 1097 : classement par arrêté du 11 décembre 2023.

Origine et histoire du Cassinomagus

Cassinomagus désigne l’agglomération antique installée entre le Ier et le IVe siècle sur la commune de Chassenon (Charente), connue notamment pour l’état de conservation remarquable de ses thermes du Ier siècle, appelés thermes de Longeas. Le site occupe un plateau bordé au nord par la Vienne, à l’extrémité sud d’une vallée longue d’environ 1,2 km, et se situe à la limite est de la Charente, à proximité de Rochechouart ; Angoulême, Limoges et Poitiers en sont des points de repère régionaux. Implanté à la jonction des granites du socle hercynien et des calcaires de l’Angoumois, le site est au cœur de l’astroblème de Rochechouart‑Chassenon, dont les impactites—brèches polygéniques parfois riches en inclusions métalliques—ont largement servi à la construction locale. Deux types d’impactites ont été identifiés à Chassenon : des impactites de type Chassenon, contenant des inclusions vitreuses riches en fer et nickel, et des impactites de type Rochechouart, sans ces inclusions ; la couche atteint parfois 100 m d’épaisseur.

L’emplacement de Cassinomagus la met à la frontière occidentale du territoire des Lémovices et au carrefour de grandes voies antiques, dont une voie d’Agrippa reliant Saintes à Lyon qui passe vraisemblablement au sud du complexe monumental, et une route reliant Périgueux à Poitiers franchissant la Vienne au Pilas. Des vestiges attestent d’une occupation ancienne : des traces de la préhistoire ont été recueillies, et deux fossés datés de la Tène D1, fouillés en 2008, montrent une occupation protohistorique avec mobilier céramique gréco‑italique, amphores et éléments liés à un statut privilégié du site. Ces fossés et des trous de poteau indiquent aussi des structures sur poteaux et un comblement rapide des fossés, tandis que la céramique suggère soit un habitat aisé soit des usages rituels ou funéraires.

L’agglomération gallo‑romaine se développe à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle et atteint une superficie estimée à 140 ha au IIe siècle, l’ensemble monumental étant ceint sur quelque 20 ha. Le complexe comprend, d’ouest en est, le temple de Montélu sur une esplanade, de grands thermes symétriques de type impérial, et deux structures jumelées interprétées comme des fana ; l’amphithéâtre se situe au nord du temple et des thermes, séparé par un mur doublé d’un probable portique. Un aqueduc principal, daté de la fin du Ier ou du début du IIe siècle, apporte l’eau au sud de l’enclos monumental puis, après un pont long de quelque 180 m porté par arches, alimente un bassin de répartition qui dessert le temple et les thermes.

Les thermes de Longeas, d’une surface d’environ 12 500 m2 et construits sur deux niveaux, sont un ensemble exceptionnel : thermes doubles de type impérial, ils offrent deux itinéraires en boucle centrés sur le complexe, correspondant à un circuit thérapeutique au sud et à un circuit hygiénique au nord, ce dernier servant aussi aux ablutions rituelles avant le sanctuaire. Leur construction a été réalisée par étapes sur environ quatre‑vingt à quatre‑vingt‑dix ans, avec un usage important de briques et de mortiers, l’emploi massif d’impactite pour les maçonneries et l’apport de granites et de calcaires régionaux pour certains encadrements et revêtements. Leur conservation est remarquable, avec des murs encore élevés sur plusieurs mètres ; ils sont toutefois en partie incendiés et délaissés à la fin du IIIe siècle, moment où commence le déclin de l’agglomération.

Le temple de Montélu, découvert au XIXe siècle, présente un plan octogonal avec une cella circulaire intérieure, des revêtements et des éléments de marbre, et des aménagements de terrasse nécessitant des remblais importants ; au sud s’étend un ensemble singulier de 49 fosses cylindriques disposées en damier et reliées par de petits collecteurs. L’amphithéâtre, de plan elliptique ou en fer à cheval selon les interprétations, est partiellement taillé dans le rocher et relié au réseau hydraulique du site par une branche voûtée de l’aqueduc.

Après l’époque gallo‑romaine, les ruines ont été largement réutilisées comme carrière de matériaux et la population s’est regroupée autour du cimetière et de l’église ; certaines structures, comme le gymnase nord des thermes, sont occupées encore au haut Moyen Âge. Les carrières locales d’impactite, connues depuis l’Antiquité, ont fourni longtemps les pierres de construction et sont reconnues dans plusieurs lieux de la commune.

Les recherches archéologiques se sont d’abord développées aux XIXe et XXe siècles, avec des campagnes anciennes menées notamment par l’abbé Michon, A. Masfrand et Jean‑Henri Moreau, ce dernier identifiant en 1961 les ruines des thermes et dirigeant des travaux importants entre 1958 et la fin des années 1980. Depuis les années 2000, des projets scientifiques pluridisciplinaires comme TherMoNat ont élargi les études au contexte monumental et hydraulique, des prospections géophysiques et photogrammétriques ont été réalisées, et des fouilles programmées ont approfondi la connaissance de l’agglomération.

Le site a été progressivement protégé et valorisé : l’amphithéâtre et les thermes ont fait l’objet de classements dès le XXe siècle, l’emprise archéologique a été élargie et un parc archéologique a été aménagé autour des thermes, de l’aqueduc et du temple, incluant un jardin de Pline, un centre d’accueil, des espaces pédagogiques et des expositions. Ouvert au public avec une offre culturelle et pédagogique variée, le parc accueille chaque année plusieurs milliers d’écoliers et, depuis 2018, entre 20 000 et 25 000 visiteurs ; la gestion du site associe les services départementaux, une délégation d’exploitation et l’association des Amis de Chassenon. Enfin, l’ensemble des parcelles et vestiges formant l’agglomération antique de Cassinomagus fait l’objet d’une protection au titre des monuments historiques.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site officiel ci-dessus.