Castel Béranger - Paris 16ème à Paris 16ème dans Paris 16ème

Patrimoine classé Immeuble Bâtiment Art Nouveau

Castel Béranger - Paris 16ème

  • 12-14 Rue Jean-de-La-Fontaine
  • 75016 Paris 16e Arrondissement
Castel Béranger - Paris 16ème
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Castel Béranger - Paris 16ème
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Crédit photo : Original téléversé par MOSSOT sur Wikipédia frança - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1895-1898
Construction du Castel Béranger
1992
Classement historique
1999-2001
Première réhabilitation
2009-2010
Seconde restauration
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Immeuble dit Castel Béranger (cad. 16 : 01 BU 29) : classement par décret du 31 juillet 1992

Personnages clés

Hector Guimard Architecte concepteur du Castel Béranger.
Élisabeth Fournier Propriétaire du terrain et initiatrice du projet.
Victor Horta Architecte belge dont les innovations ont inspiré Guimard.
Eugène Viollet-le-Duc Architecte dont les principes rationalistes ont influencé Guimard.
Alexandre Bigot Céramiste ayant contribué aux éléments décoratifs.
Paul Signac Artiste ayant occupé un atelier au Castel Béranger.
Jeanne Selmersheim Artiste ayant occupé un atelier au Castel Béranger.
Tony Selmersheim Artiste ayant occupé un atelier au Castel Béranger.
Robert Reboul Coureur cycliste ayant habité au Castel Béranger.

Origine et histoire du Castel Béranger

Le Castel Béranger est un immeuble d'habitation Art nouveau situé 14 rue Jean‑de‑La‑Fontaine dans le 16e arrondissement de Paris. Conçu et dirigé par Hector Guimard entre 1895 et 1898, il constitue le premier immeuble de rapport à loyer modéré réalisé dans ce style à Paris. S'inspirant à la fois des principes rationalistes d'Eugène Viollet‑le‑Duc et des innovations de Victor Horta, Guimard y impose rapidement sa notoriété.

Extérieurement, les façades asymétriques jouent sur des retraits, des saillies et un riche contraste de matériaux et de couleurs qui mettent en évidence l'organisation intérieure. La composition associe pierre de taille au rez‑de‑chaussée et au premier étage, meulière et briques — parfois émaillées — pour les parties hautes, ainsi que des éléments en grès flammé et en céramique. Oriels, bow‑windows, balcons aux rambardes ouvragées, ancres de chaînage ornées d'hippocampes et linteaux variés animent les pans de façade, et une petite loggia se creuse à l'angle sud‑est au cinquième étage. La porte principale, inscrite dans un arc de cercle, associe plaques de cuivre poli et arabesques en fer forgé turquoise ; derrière le portail, le vestibule se pare de panneaux de grès vernissé aux teintes du vert au cuivré. L'ensemble occupe une surface au sol d'environ 700 m2 et se compose de deux volumes rectangulaires parallèles, reliés par un étroit corps de logis et complétés par un petit bâtiment situé au fond, le tout élevé sur six étages autour d'une cour‑longueur qui débouche sur le hameau Béranger. Côté cour, les façades conservent la même asymétrie, avec encorbellements, décrochements et une grille ponctuée d'arabesques qui laisse entrevoir la brique rouge du bâtiment arrière ; la nuit, l'éclairage transforme l'immeuble en décor mouvant, selon l'historien Georges Vigne.

À l'intérieur, Guimard applique l'idéal de l'Art nouveau en concevant la décoration jusqu'aux moindres détails : revêtements en grès flammé, mosaïques, vitraux, lambris en lincrusta, quincaillerie, robinets, serrures et éléments de ferronnerie participent à une œuvre d'art totale. L'architecte cherche aussi à rationaliser les espaces : les appartements, au nombre de 36 et de dimensions modestes, évitent les longs couloirs au profit d'antichambres et présentent des enchaînements fonctionnels cuisine‑office‑salle à manger. Au sixième étage se trouvent quatre ateliers d'artistes qui ont accueilli notamment Paul Signac, Jeanne Selmersheim et Tony Selmersheim ; le coureur cycliste Robert Reboul y a habité également.

Le projet naît à l'initiative d'Élisabeth Fournier, propriétaire d'une parcelle à l'angle de la rue Jean‑de‑La‑Fontaine et du hameau Béranger, qui confie carte blanche à Guimard pour construire des logements destinés à la classe moyenne. Le chantier, documenté par les archives de Guimard conservées au musée d'Orsay, débute après l'obtention du permis et dure environ deux ans et demi : la mise en œuvre du gros œuvre et la création simultanée des décors témoignent de l'implication continue de l'architecte. De retour d'un voyage en Belgique où il découvre notamment les réalisations de Victor Horta, Guimard modifie sensiblement l'ornementation du projet sans toucher à son ossature, et fédère une trentaine d'ateliers et fabricants pour produire les éléments décoratifs, dont les céramiques d'Alexandre Bigot et certaines fontes de Ringel d'Illzach. L'agence de Guimard occupe un angle du rez‑de‑chaussée et l'architecte y maintient un logement en étage ; la production est en grande partie contrôlée sur place, ce qui permet une forte cohérence entre architecture et décor.

Le Castel Béranger consacre l'émergence du « style Guimard » en combinant le rationalisme structural de Viollet‑le‑Duc — lisibilité des volumes, variété des matériaux, adaptation des formes aux usages intérieurs — et l'expressivité linéaire inspirée par Horta, traduite par des arabesques et des ruptures de rythme. Cette écriture personnelle, moins lyrique que celle de certains de ses modèles belges, se lit dans les ferronneries, les vitraux, les mosaïques et le graphisme des sols et des lambris, et contribuera à faire de Guimard une référence de l'architecture moderne.

La réception fut vive et contrastée : si des contemporains se moquent de l'« excentricité » du bâtiment et que certains habitants expriment des réserves sur certains ornements, d'autres professionnels le défendent et Guimard organise une promotion active par des articles, des cartes postales et un album illustré présentant le projet. Le Castel remporte le premier concours de façades de la ville de Paris et devient rapidement un phénomène architectural qui attire l'attention sur l'Art nouveau dans la capitale.

Après des décennies de désaffection envers l'Art nouveau et la destruction de nombreuses réalisations, le Castel Béranger est inscrit puis classé monument historique en 1992 et transformé en copropriété en 1998. L'immeuble a été réhabilité et restauré entre 1999 et 2001, puis de nouveau en 2009–2010, campagnes qui ont permis de restituer certains décors perdus, dont la plaque de cuivre du portail ; il ne se visite pas.

Liens externes