Castel d'Andorte du Bouscat au Bouscat en Gironde

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château

Castel d'Andorte du Bouscat

  • 368 avenue de la Libération
  • 33110 Le Bouscat
Castel dAndorte du Bouscat
Castel dAndorte du Bouscat
Castel dAndorte du Bouscat
Castel dAndorte du Bouscat
Castel dAndorte du Bouscat
Crédit photo : PA - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le castel avec sa chapelle et le pavillon qui lui fait face, en totalité (cad. AT 238) : inscription par arrêté du 6 mars 2009 ; Le bâtiment des bains du Castel d'Andorte en totalité, situé 79 rue Raymond Lavigne, sur la parcelle n° 481, figurant au cadastre section AT : inscription par arrêté du 16 mars 2023

Origine et histoire du Castel d'Andorte

Le Castel d'Andorte est une ancienne maison de plaisance située au 79 rue Raymond Lavigne, au Bouscat, dans le parc de la Chêneraie. Petit bâtiment rectangulaire à étage, il est flanqué d'ailes plus étroites ; la façade se distingue par la variété des baies et un léger recul des travées centrales qui contraste avec les élévations aveugles des ailes basses. À l'arrière, les trois travées centrales forment un avant-corps à trois pans. L'organisation intérieure est symétrique : à l'étage les chambres en cabinets s'articulent autour de deux salons communicants. Le pavillon principal se développe sur trois niveaux ; le rez-de-jardin comprend six pièces disposées symétriquement autour de deux péristyles, l'étage noble comporte huit grandes pièces dont la rotonde côté jardin, et l'attique répond aujourd'hui à deux grandes pièces issues d'anciennes petites chambres de personnel. Le péristyle côté cour est une pièce carrée dont le décor à l'antique a disparu après l'incendie de 1925 ; le péristyle côté jardin est circulaire, percé d'une porte-fenêtre et de deux œils-de-bœuf, avec une mosaïque florale au sol ajoutée dans les années 1840. La rotonde du deuxième étage conserve un décor de style Louis XVI, un parquet marqueté en étoile et une cheminée en marbre de Carrare surmontée d'une boiserie à l'antique ; c'est la seule pièce de l'étage qui n'ait pas été modifiée. Le grand salon côté cour a perdu son décor d'origine lors de l'incendie de 1925. Construit dans un style néo-classique sobre, le pavillon présente côté cour une travée centrale du premier étage ornée de trois baies rectangulaires encadrées d'arcades et surmontées d'œils-de-bœuf décorés de guirlandes fleuries ; côté jardin, une rotonde à pans coupés est couronnée d'un fronton triangulaire et de guirlandes de fleurs. Les bas-reliefs des arcades du rez-de-chaussée représentent des tonneaux et de la vigne, en référence à la vocation viticole du lieu au temps de l'abbé de Laborde. À l'origine, le domaine comprenait un pavillon principal entouré de quatre pavillons de communs symétriques, un jardin à la française et un parc de onze hectares ; le parc actuel, à l'anglaise, couvre environ sept hectares. Les communs comprenaient une chapelle, une orangerie, des offices et des écuries ; au XIXe siècle ces quatre pavillons furent transformés en deux grandes ailes destinées notamment aux logements des patients. Le nom du lieu remonte au Xe siècle, époque où le terrain appartenait aux seigneurs d'Illac et était appelé Hoc-Lou, « Haut-Lieu », puis En Dorte en raison de son isolement. L'édifice actuel a été commandé en 1785 par l'abbé Jean de Laborde au sein d'un domaine fortement remanié ; les plans proviennent de Victor Louis et la réalisation a été conduite par son élève François Lhote entre 1785 et 1787. Confisqué pendant la Révolution et vendu en 1795, le domaine changea plusieurs fois de mains jusqu'au milieu du XIXe siècle. En 1843 le docteur Joseph-Guillaume Desmaisons acquiert le Castel d'Andorte et transforme les dépendances pour y installer une maison de santé psychiatrique pour patients aisés, qui ouvre en 1845 ; le centre se développera ensuite et accueillera de nombreux pensionnaires. Un incendie en 1925 détruisit deux pièces du pavillon principal, des travaux de restauration furent menés jusqu'en 1930, et le docteur Charon dirigea l'établissement jusqu'à sa fermeture en 1968. Le poète Juan Ramón Jiménez séjourna dans l'établissement et évoqua le parc dans plusieurs poèmes. Le bâtiment et deux pavillons latéraux, dont celui abritant la chapelle, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 6 mars 2009, et le bâtiment des bains a été inscrit par arrêté du 16 mars 2023 ; la toiture et les façades avaient déjà fait l'objet d'une première inscription en 1965. Après une période d'abandon, la commune a acquis le domaine en 1989, a créé le parc de la Chêneraie en 1990 et a décidé, après concertation avec les habitants en 2015-2016, d'y installer un centre culturel comprenant notamment une école de danse, un atelier de théâtre, un pôle multimédia et des salles d'exposition. Les travaux de réhabilitation sont en cours depuis 2022 et visent à réaffecter l'édifice et ses dépendances aux usages culturels prévus.

Liens externes