Origine et histoire 
La cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse, située dans la ville de Grasse (Alpes-Maritimes), est une ancienne cathédrale catholique romaine dédiée à l'Assomption et patronnée par saint Honorat d'Arles. La première mention d'une église à Grasse date de 1154 sous le nom de Notre-Dame du Puy ou Santa Maria de Podio. L'année suivante, la ville devient indépendante du pouvoir féodal et développe d'importants liens commerciaux avec l'Italie, notamment Gênes et Pise. En 1227, Grasse passe sous l'autorité du comté de Provence. Le siège épiscopal est transféré d'Antibes à Grasse en 1244 et la cathédrale est sans doute édifiée au cours du XIIIe siècle ; avant ce transfert, la résidence de l'évêque se situait probablement dans la tour. Le diocèse de Grasse siège dans la ville de 1244 à 1802, date à laquelle il est rattaché à l'archidiocèse d'Aix-en-Provence, puis en 1822 à celui de Fréjus et, depuis 1896, à celui de Nice.
Deux portes latérales ont été murées et la porte principale a été décorée en 1714. La nef centrale, commencée au XIIIe siècle, mesure 55 m sur 7 m et atteint 19 m de hauteur. Elle comporte douze piliers cylindriques évoquant les douze apôtres ; ces piliers sont échancrés en 1679 pour recevoir des stalles destinées aux chanoines. Sous la Révolution, la cathédrale est transformée en magasin à fourrage et, lors d'un incendie le 5 septembre 1795, la pierre des piliers éclate sous l'effet de la chaleur. Le style s'inspire de la tradition lombarde : la façade ouest présente des bandes lombardes et la nef est couverte de croisées d'ogives primitives. Un clocher, qui dépasse l'édifice de 34 m, abrite huit cloches. Les murs sont construits en pierre blanche calcaire dite pierre de La Turbie ; les murs latéraux, sans contreforts, ont une épaisseur de 1,7 m. Le mur nord comporte un portail flanqué de deux enfeus aujourd'hui bouchés, et le mur ouest porte la trace d'un boulet de canon tiré lors du siège de la ville en 1589 par Hubert de Garde de Vins. En 1687, le chœur circulaire est remplacé par un vaste chœur rectangulaire. Les tribunes, décorées en stuc, sont aménagées en 1692 pour accroître la capacité de l'édifice. La création d'une crypte en 1714 modifie l'accès par la construction d'un perron à deux volées d'escalier ; à cette occasion le pavage est refait pour permettre l'installation de caveaux funéraires et quelques dalles subsistent. La porte actuelle de la façade, en noyer, date de 1721. La chapelle du Saint Sacrement est édifiée en 1738 à la demande de la confrérie du Saint Sacrement, et une croix monumentale est installée dans la nef en 1830.
La cathédrale conserve de nombreuses œuvres d'art, parmi lesquelles trois tableaux de Pierre Paul Rubens — Le Couronnement d'épine, Saint Hélène et L’Érection de la Croix — initialement commandés pour la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem de Rome, légués en 1827 à l'hôpital de Grasse et exposés à la cathédrale depuis 1972. Le Lavement de pieds de Jean-Honoré Fragonard est une commande de la confrérie du Saint Sacrement en 1754. L'édifice abrite également des œuvres de Charles Nègre, de Gaillard, de Sébastien Bourdon et de nombreux portraits anonymes des évêques de Grasse, ainsi que six vitraux et quatre statues de Baillet représentant les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean.
L'orgue est construit en 1855 par le facteur toulousain Frédéric De Jungk (alsacien d'origine) et inauguré par Lefébure-Wély. Il est relevé en 1907 par Félix Vignolo (Marseille), restauré par Maurice Puget (Toulouse) en 1950 puis de nouveau dans les années 1970, et en 1981 le facteur italien Tamburini (Crema) rétablit la traction mécanique et ajoute un positif de dos. L'instrument compte aujourd'hui trois claviers et un pédalier pour 41 jeux.