Origine et histoire de la Cathédrale grecque Saint-Étienne
La cathédrale grecque Saint-Étienne, située 7 rue Georges-Bizet dans le 16e arrondissement de Paris, est l'église de l'Église orthodoxe grecque et le siège de la métropole grecque-orthodoxe de France. L'édifice fut construit de 1890 à 1895 : la première pierre fut posée en 1890 et l'église fut inaugurée et consacrée le 22 décembre 1895 sous le vocable de Saint-Étienne. La construction fut menée par Guillotin sous la direction de l'architecte Vaudremer et financée par Demetrius Stefanovich Schilizzi, qui donna ensuite l'église au gouvernement hellénique, sous la condition qu'elle soit consacrée au culte orthodoxe grec et mise à la disposition de la colonie hellénique de Paris ; Schilizzi avait affecté près de 3 000 000 de francs au projet, tandis que le coût total (achat du terrain et construction) fut d'environ 1 630 000 francs. Les murs intérieurs furent décorés par le peintre Charles Lameire, l'iconostase en marbre réalisée par Ludwig Thiersch et les vitraux confectionnés par l'atelier du maître-verrier Léon Avenet. Lors de l'inauguration, la cérémonie se déroula sous la présidence de l'archevêque d'Héraclée, Mgr Germanos, et l'archimandrite Grégoire Palamas y prononça le sermon ; il fut le prédicateur de l'église jusqu'en 1898. Le 21 mars 1936, l'absoute d'Elefthérios Venizélos eut lieu dans l'église et son corps y fut déposé avant d'être transporté à la gare de Lyon le 23 mars. En 1953, l'église devint le siège de l'évêché, puis, l'année suivante, elle accueillit le mariage d'Édith Piaf et de Théo Sarapo le 9 octobre 1962 ; en 1963 elle devint le siège de la métropole orthodoxe grecque de France. Les funérailles de Maria Callas se tinrent dans la cathédrale le 20 septembre 1977. La divine liturgie du centenaire fut célébrée en 1995 par Bartholomée Ier de Constantinople. Le bâtiment a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 26 juin 1995. Sur le plan stylistique, les façades adoptent un néo-roman d'inspiration lombarde qui cherche à ne pas contraster avec l'ambiance byzantine de l'intérieur ; la coupole repose sur des pendentifs soutenus par quatre grands berceaux. L'emploi apparent de pierre et de brique de ton rosé met en valeur l'ossature de l'édifice et prépare l'effet décoratif des peintures recouvrant arcs, pendentifs et coupole, tandis que les peintures de Charles Lameire contribuent fortement à l'impression de grandeur de l'église.