Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption
L'ensemble cathédral de Luçon comprend la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, le palais épiscopal et le cloître. Le palais occupe les bâtiments conventuels d'une abbaye fondée au VIIe siècle ; l'évêché a été édifié entre le XIIe et le XIXe siècle et restauré par Lisch entre 1856 et 1879. La cathédrale, siège du diocèse de Luçon, associe principalement un style gothique à des vestiges romans et à des éléments plus récents de style classique. Plusieurs de ses composantes bénéficient de protections au titre des monuments historiques.
Un monastère bénédictin occupait autrefois le site ; l'abbatiale romane qui s'y trouvait fut à plusieurs reprises détruite et reconstruite. Les foules destructions subies aux IXe et XIe siècles ne laissent aujourd'hui que des vestiges, notamment une partie du transept nord et un porche romain avec portail et Christ en majesté, visibles place Sochet des Touches. L'église abbatiale fut élevée au rang de cathédrale en 1317 et a connu des transformations importantes entre les XIIIe et XVe siècles, période de construction gothique.
Le bâtiment a été régulièrement restauré après des dommages causés par les combats et les tempêtes : le cloître date du XIVe siècle, le chœur a été largement reconstruit à la fin du XVe siècle et des chapelles latérales furent ajoutées au XVIe siècle. Les guerres de Religion entraînèrent des saccages répétés et la perte de la majeure partie du mobilier. En 1665, l'effondrement du clocher entraîna la reconstruction de la façade principale sous l'épiscopat d'Henri de Barillon, avec l'intervention de l'architecte François Le Duc dit Toscane, tandis que la flèche néogothique fut réalisée au XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle furent entrepris l'édification des chapelles nord et l'installation du maître-autel à baldaquin et des stalles sculptées par Sébastien Leysner. Pendant la Révolution, le mobilier fut vendu et l'édifice utilisa comme écurie, caserne et dépôt d'armes, bien que certains éléments aient été relativement épargnés. Un ouragan en janvier 1847 fit tomber la flèche et endommagea la voûte et les orgues ; la flèche subit de nouveaux dégâts lors de la tempête de 1999, puis fut démontée et reconstruite pierre par pierre en 2004.
Les vitraux actuels datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, la grande verrière du chevet ayant été posée en 1897 et le remplage de la rose occidentale repris en 1912. La cathédrale est classée au titre des monuments historiques depuis le 9 août 1906 ; le cloître bénéficie d'un classement depuis le 2 avril 1915 et l'ensemble des bâtiments de l'évêché (façades et toitures) est inscrit depuis le 31 décembre 1992.
L'édifice est l'un des plus vastes de la Vendée : il mesure 72,50 m de longueur totale, la nef atteint 34,50 m, la profondeur du chœur est de 25 m et la flèche porte l'élévation totale à 85 m. La cathédrale abrite également un mobilier et un décor remarquables, dont un maître-autel à baldaquin et une chaire.
Depuis 2004 une association, les Amis de la Cathédrale, se consacre à la restauration et à la rénovation du patrimoine mobilier ; elle compte un président et 276 adhérents et a été créée pour aider aux travaux après la tempête de 1999.
Le grand orgue de tribune, douzième instrument construit par Aristide Cavaillé-Coll, a été installé en tribune en 1857 dans un buffet dessiné par l'architecte diocésain Boeswilwald et exécuté par le menuisier Desharnoux. Réceptionné officiellement le 23 décembre 1857, l'orgue a fait l'objet d'un relevage en 1899 par la maison Debierre et d'une restauration menée par la maison Schwenkedel entre 1967 et 1968, qui ajouta quatorze jeux tout en respectant la structure et l'harmonisation d'origine. Instrument emblématique de la facture romantique française, il a notamment servi aux enregistrements d'André Isoir et reste un lieu privilégié d'enregistrement. Un orgue de chœur, placé au nord du chœur au-dessus des stalles, complète l'ensemble instrumental.
Le clocher abrite une sonnerie de six cloches fondues par Ernest Bollée du Mans ; quatre d'entre elles datent de 1847, deux ont été refondues en 1850 pour mieux s'accorder avec les nouvelles. La cathédrale et son ensemble conservent de nombreux éléments dignes d'intérêt, visibles dans la nef, le chœur, la chaire, le plafond et le cloître.