Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Senez dans les Alpes-de-Haute-Provence

Patrimoine classé Patrimoine religieux Cathédrale Eglise romane

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Senez

  • 79 Place du Coulet 
  • 04330 Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Cathédrale Notre-Dame-de-lAssomption de Senez
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e quart XIIe siècle, 2e quart XIIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise Notre-Dame : classement par arrêté du 26 octobre 1910

Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption

La cathédrale Notre‑Dame‑de‑l’Assomption de Senez, située dans les Alpes‑de‑Haute‑Provence, est une ancienne cathédrale romane provençale érigée sur l’emplacement d’édifices antérieurs. La ville de Senez, antiquité Sanitium, est siège d’un évêché depuis le VIe siècle ; le premier évêque connu, Marcel, figure au concile d’Arles de 506. Les guerres médiévales entraînèrent des interruptions dans la succession épiscopale jusqu’au Xe siècle, époque où une cathédrale dut être reconstruite. Les travaux de l’édifice actuel commencèrent en mai 1176, vraisemblablement par l’abside ; la nef date de la première moitié du XIIIe siècle et la sacristie du bas Moyen Âge. Le portail fut appliqué sur le mur roman au XIVe siècle et la cathédrale fut consacrée le 22 octobre 1246 par l’évêque Guillaume III.

L’édifice subit de graves dommages pendant les guerres de Religion : en 1569, les troupes protestantes d’Antoine de Mauvans brisèrent les colonnettes de marbre du portail et détruisirent le cloître ainsi que les bâtiments des chanoines ; un important incendie ravagea les ornements, le mobilier et le trésor. Dès 1572, l’évêque Jean III de Clausse de Monchy (dit Mouchy, 1561‑1587) fit poser une charpente pour protéger la voûte. En 1684 des réparations importantes furent menées — pignons repris, façade renforcée, fissures colmatées, parements et contreforts refaits — sur la base d’un prix‑fait passé aux maçons Jean‑Baptiste et François Isnard.

Le clocher fut reconstruit au début du XVIIIe siècle à la suite d’un marché passé en 1707 à Claude Bourillon et d’une délibération du chapitre mentionnant, le 24 juin 1713, une somme de 340 livres. En 1751 la petite porte du bras nord du faux transept fut refaite. L’édifice perdit son statut cathédral en 1790 pour devenir église paroissiale et le diocèse de Senez fut supprimé par le concordat de 1801 au profit du diocèse de Digne ; depuis 2009 il est le siège d’un évêque titulaire.

Le 4 juillet 1835 la voûte s’écroula ; les travaux de 1837 à 1840, dirigés par l’architecte Rossi et adjugés à l’entrepreneur Honoré Dufresne, comprirent la reconstruction des voûtes des deux premières travées et la reprise des contreforts et des angles. Ces réparations, achevées en 1839, furent cependant critiquées par l’architecte Henri Revoil en 1881‑1882. Au XIXe siècle le petit clocher en arcade actuel date de 1847. Au XXe siècle, des interventions ont été partiellement menées sur la façade et les contreforts à la suite d’un projet de 1913, puis, après des propositions de l’architecte Guéritte en 1922, des travaux sur les parties hautes des murs, les angles du transept et les toitures furent achevés en 1930.

En 1960‑1961 Jean Saunier, architecte en chef des Monuments historiques, fit remplacer la charpente en bois par une structure en béton ; le mur nord, partiellement effondré, a été repris en 1971 et des travaux de couverture ont été exécutés de 1986 à 1993. La sacristie a été restaurée en 1998 et le pignon occidental en 1999 ; le cadran solaire a été remis en état par l’atelier Tournesol en 1999. Des recherches archéologiques menées depuis 2012 par Mathias Dupuis et son équipe ont apporté de nouvelles données sur l’occupation du site à partir du IVe siècle et sur l’évolution architecturale et liturgique de l’édifice.

L’ancienne cathédrale a fait l’objet d’un classement aux monuments historiques, d’abord dans les années 1840, puis à nouveau le 26 octobre 1910 après une période de déclassement intervenue le 28 octobre 1886. L’édifice est connu pour son mobilier : stalles du XVIe siècle, lutrin et autel des XVIIe‑XVIIIe siècles, deux retables en bois du XVIIe siècle et un antiphonaire du XVIIIe siècle. Des tentures remarquables — une tapisserie flamande d’Audemar d’Enghien (fin XVIe siècle) et des tapisseries d’Aubusson (fin XVIIe siècle) — furent commandées ou offertes à l’occasion des restaurations par monseigneur de Ruffo Bonneval en 1783‑1784 et admirées, dit‑on, par Napoléon Ier lors de son passage le 3 mars 1815 ; quatre des cinq tapisseries flamandes ont été volées en août 1982.

Sur le mur occidental se trouve un cadran solaire daté de 1673 ou 1674, repeint en 1784 et restauré en 1999, qui représentait un ours en référence au premier évêque nommé « Ours ». Les cloches datent de 1643, 1888 et 1894, et la petite cloche de 1643 est localisée dans le petit clocher en arcade daté de 1847.

Liens externes