Origine et histoire
La cathédrale Notre‑Dame‑de‑la‑Sède, située à Saint‑Lizier en Ariège, est une ancienne cathédrale catholique romaine qu’il ne faut pas confondre avec la cathédrale Saint‑Lizier, voisine et elle aussi titulaire du rang de cathédrale. Édifiée aux XIe‑XIIe siècles sur l’emplacement d’une basilique antérieure datée de 549, elle a été agrandie à la fin du XIVe siècle puis transformée au XVIe siècle ; le clocher et le chœur remontent à la période romane. Le mur sud s’appuie sur le rempart romain du Bas‑Empire, ce qui donne à l’édifice un plan légèrement “tordu”. Plusieurs éléments ont disparu au fil du temps : les chapelles latérales d’origine, la dernière travée, le portail primitif et le cloître ; subsiste en revanche la salle capitulaire, à six travées voûtées d’ogives, qui ouvre sur l’emprise du cloître. À proximité, le palais épiscopal, appuyé sur le rempart romain et construit vers 1675 puis augmenté au XVIIIe siècle, a vu la plupart de ses bâtiments démolis dans les années 1970 ; un seul bâtiment du XVIIe siècle sur la parcelle nord subsiste. Le siège du diocèse de Couserans, actif du IVe au XIXe siècle, a été supprimé par le concordat de 1801. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juillet 1994, la cathédrale n’accueille plus de cérémonies religieuses régulières, à l’exception de manifestations ponctuelles comme la messe de l’Assomption, et fait aujourd’hui partie du musée départemental de l’Ariège, installé au palais des évêques de Saint‑Lizier.
Architecturalement, l’édifice se présente comme une nef unique de plan simple et dépouillé, sans transept, de forme parallélépipédique couverte d’un toit à double pente et prolongée à l’est par une abside semi‑circulaire en petit appareil de calcaire grisé, éclairée par trois baies en plein cintre. La nef, longue d’environ 21 mètres sur 9 de large, est éclairée par six ouvertures, renforcée par des contreforts massifs et bordée de chapelles au sud. Sous l’épiscopat de Bernard de Marmiesse, des surélévations ont été réalisées au XVIIe siècle formant une salle ovale percée de six grandes ouvertures en plein cintre, surmontée d’un toit de tuiles et d’un campanile. L’entrée principale se fait par un portail au nord, dont la porte est logée sous une archivolte en arc brisé ornée de chapiteaux sculptés de feuillages et de têtes humaines.
À l’intérieur, la nef est divisée en trois travées ; des croisées d’ogives reposent sur des chapiteaux cylindriques sculptés, présentant entre autres armes épiscopales et scènes profanes. Les voûtes montrent des nervures en briques rouges et des clés de voûte peintes représentant blasons et scènes religieuses ; les chapelles latérales sont voûtées en ogive avec des nervures formant liernes et tiercerons. Plusieurs décors muraux se sont succédé du Moyen Âge au XIXe siècle ; lors de travaux de restauration de boiseries au début des années 1990, des traces de peintures anciennes ont été repérées, puis deux campagnes de restauration en 2003‑2004 et 2009‑2010 ont permis de mettre au jour un ensemble monumental de peintures murales de la Renaissance, décor commandé par Jean d’Aule, évêque du Couserans de 1475 à 1515. Parmi les peintures figurent une couronne dorée entourée d’angelots, la représentation des fils de Jacob et des sibylles (douze hommes et douze femmes) tenant des manuscrits portant des inscriptions latines annonçant la venue du Sauveur, ainsi que des clés de voûte illustrant notamment saint Michel terrassant le dragon. L’orgue, les peintures et deux vantaux font l’objet d’un inventaire dans la base Palissy.
Parmi les éléments remarquables se trouvent un portail du XIVe siècle, le chœur avec ses boiseries, une chapelle dédiée au Sacré‑Cœur et au Cœur Immaculé de Marie, une chaire, un autel, ainsi que des chapiteaux du XIVe siècle dont l’un représente un ange, attribut de saint Matthieu, et des détails de voûte datés de la fin du XVe siècle illustrant les sibylles Rumana et Lanne.