Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame de Paris
La cathédrale Notre‑Dame de Paris, dédiée à la Vierge Marie, s'élève sur l'île de la Cité, ancien berceau de la ville. Elle succède à plusieurs édifices religieux élevés sur ce site à partir du IVe siècle. La construction de l'édifice actuel est lancée sous l'autorité de l'évêque Maurice de Sully ; la première pierre est posée en 1163 en présence du pape Alexandre III. Le chantier se déroule par étapes : le chœur et son déambulatoire, puis la nef et les bas‑côtés à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle ; ensuite les galeries hautes, la flèche et les tours, puis les aménagements du transept, des rosaces et des chapelles. Les travaux se poursuivent tout au long du Moyen Âge pour enrichir et réparer l'édifice. L'évêché de Paris est érigé en archevêché en 1622. Au début du XVIIIe siècle, le chœur est redécoré par l'architecte Robert de Cotte, le maître‑autel reçoit des sculptures et des œuvres commandées à des artistes de l'époque, et plusieurs portails et éléments intérieurs sont modifiés. Des transformations successives affectent l'intérieur et les vitraux : des verrières médiévales sont remplacées par des grisailles, la sacristie est remaniée et certains portails sont retouchés. Pendant la Révolution, Notre‑Dame devient propriété de l'État et subit d'importants dommages : une partie du trésor est fondue, la flèche est abattue et de nombreuses statues sont déposées ou mutilées ; l'édifice est même transformé en temple de la Raison puis en entrepôt. Rendue au culte en 1802 après le Concordat, la cathédrale retrouve un rôle cérémoniel national, notamment avec le sacre de Napoléon en 1804. Après des pillages et des dégradations au début du XIXe siècle, la notoriété du roman de Victor Hugo sensibilise l'opinion et conduit au lancement d'une restauration générale décidée en 1844. Les architectes Jean‑Baptiste Lassus et Eugène Viollet‑le‑Duc dirigent ces travaux : Viollet‑le‑Duc reconstitue des éléments du mobilier, rétablit la flèche, imagine les chimères, restaure les portails et la vitrerie et mène d'importantes interventions intérieures ; le chantier se termine officiellement en 1865. La cathédrale subit des dégâts limités pendant la guerre de 1870‑71 et échappe aux destructions majeures des deux conflits mondiaux. Au XXe siècle, des projets de vitraux contemporains amorcés dès 1935 aboutissent dans les années 1960, et le chœur est remanié à plusieurs reprises pour tenir compte des orientations liturgiques du concile Vatican II. Le grand orgue, dont certains tuyaux datent du XVe siècle, fait l'objet de campagnes de restauration à la fin du XXe siècle et dans les années 2010, tandis qu'une vaste campagne de nettoyage de la façade occidentale s'achève autour de l'an 2000. Avant 2019, Notre‑Dame recevait chaque année quelque 13 à 14 millions de visiteurs et figurait parmi les monuments les plus fréquentés d'Europe. Le 15 avril 2019, un incendie détruit la toiture, la charpente et la flèche de Viollet‑le‑Duc, provoquant la fermeture du monument au public et une émotion internationale. Les autorités décident en 2020 de reconstruire à l'identique les parties détruites ou gravement endommagées et une mobilisation importante de mécènes et de donateurs permet d'engager la restauration. Une cérémonie officielle marque la réouverture de la cathédrale le 7 décembre 2024 et l'accès au public reprend le 8 décembre.
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