Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame
Vers 1152-1153, la construction de la cathédrale débute par le chœur ; les voûtes de la nef sont en place vers 1162-1163 et la nef est raccordée au chœur en 1175. La cathédrale, consacrée le 16 juin 1191 par l'archevêque de Reims Guillaume aux Blanches Mains, était alors dépourvue de transept. Au milieu du XIIIe siècle, sans doute après 1240, on entreprend la percée d’un transept et, vers 1230-1240, la tour sud de la façade occidentale est surmontée d’une flèche de pierre à deux étages. Le bâtiment, de taille modeste pour une cathédrale, s’inscrit parmi les premiers monuments gothiques du pays et conserve des œuvres majeures : le portail du Couronnement de la Vierge (XIIe siècle), la tour sud remarquable (XIIIe siècle) et les façades du transept, chefs-d’œuvre du gothique finissant. Un premier incendie est mentionné en 1417 ; vers 1465 est édifiée, au sud du chœur, la grande chapelle dite du bailli. En 1504 un nouvel incendie, causé par la foudre, détruit la charpente et provoque l’effondrement des voûtes, à l’exception de la première travée. Gilles Hazard, maître d’œuvre, fait alors appel à plusieurs architectes et artisans, parmi lesquels Martin Chambiges, Pierre Nanyer dit de Meaux et Lyenin Jehan, et le roi accorde des subventions en 1507. La reconstruction, commencée en 1506 et poursuivie jusqu’au début du XVIe siècle, rehausse les parties hautes de la cathédrale, double les bas-côtés et enrichit les façades latérales d’un décor flamboyant. Les travaux de la façade sud du transept commencent en 1521 sur des plans de Martin Chambiges et sont exécutés notamment par Michel de Bray ; Pierre Chambiges et Jean Dizieult poursuivent les travaux dans les années 1530 et le portail nord est achevé en 1560 sous la direction de Jean Dizieult. La cathédrale est accolée à une chapelle octogonale d’origine ancienne, datée des Xe–XIe siècles, qui reçoit des peintures murales au XVe siècle. De 1758 à 1765 sont menées d’importantes restaurations ; le chœur est redécoré en 1787. Durant la Révolution, la cathédrale perd son mobilier et sert en 1793 d’entrepôt, puis reste ouverte comme église paroissiale en 1791. L’ancien évêché de Senlis est supprimé par le Concordat de 1801 et son territoire réuni au diocèse de Beauvais. Les têtes des statues-colonnes du portail occidental, mutilées à la Révolution, sont remplacées au milieu du XIXe siècle. La cathédrale est inscrite sur la première liste des monuments historiques en 1840 et l’ancienne bibliothèque est classée en 1929. Des campagnes de restauration récentes ont été menées jusqu’à la fin du XXe siècle, notamment l’achèvement de la restauration intérieure en 1986 et celle de la flèche en 1993. Aujourd’hui Notre-Dame de Senlis, située dans l’Oise, est au centre de la paroisse Saint-Rieul et demeure l’un des exemples remarquables de l’architecture gothique en France.
