Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame
Fondée au VIIe siècle, l'abbaye à l'emplacement de la cathédrale fut détruite par les Normands en 846 puis reconstruite au IXe siècle. Au XIe siècle, l'abbaye, en pleine prospérité, se place sous la règle de saint Benoît et, jugeant les bâtiments vétustes, l'abbé Guillaume de Carbonnières lance en 1103 la reconstruction de l'abbatiale et des bâtiments conventuels avec le concours de familles locales et du pape Urbain II de passage. L'église, son porche et le premier niveau du clocher sont élevés au XIIe siècle; les autres étages datent du XIIIe siècle et la flèche du début du XIVe siècle. En 1317 l'abbatiale est promue cathédrale lors de l'érection du diocèse de Tulle. Classée parmi les monuments historiques dès la liste de 1862, la cathédrale connut des heures sombres pendant la Révolution : le culte de la déesse Raison y fut célébré en novembre 1793, l'édifice fut pillé, utilisé pour stocker du fourrage puis transformé en fabrique de canons. En 1796 la coupole sur la croisée du transept s'effondre; le transept et l'abside sont alors démolis, aboutissant à la configuration actuelle centrée sur une nef de six travées bordée de collatéraux et fermée à l'est par un mur droit. La nef, rétablie au culte en 1805, présente un mélange d'éléments romans et gothiques : les piliers et les collatéraux, voûtés d'arêtes, relèvent du roman, tandis que la voûte d'ogives de la nef appartient au gothique. Le plan initial, de tradition bénédictine, a évolué au fil des retards de construction, entraînant un passage progressif du roman au gothique, notamment visible dans le cloître du XIIIe siècle qui abrite aujourd'hui le musée des arts et traditions populaires. À l'extérieur, le portail occidental de style limousin est orné d'un arc polylobé. Le clocher, haut de 73 mètres, composé de trois étages et surmonté d'une élégante flèche octogonale entourée de clochetons, date des XIIIe et XIVe siècles; sa flèche, touchée par la foudre en 1645, a été restaurée dans son style primitif et le clocher a fait l'objet d'importants travaux entre 2013 et 2015. La sonnerie comprend six cloches : le bourdon de 2 000 kilos fondu en 1632 (refonte d'une cloche de 1465), une cloche Notre-Dame de 834 kilos fondue en 1938 par la fonderie Paccard et quatre cloches fondues en 1920 par Louis Bollée à Orléans (dont une de 99 kilos nommée Sacré-Cœur); les quatre cloches de 1920 ont été baptisées le 24 octobre. Les cloches 2 à 6 ont été emmenées en 2013 pour être réaccordées par l'entreprise Bodet, de retour en août 2014, puis cinq d'entre elles ont été restaurées en 2015 et transférées à Cornille Havard pour harmonisation. L'intérieur, d'une élégante sobriété soulignée par de grandes baies lumineuses, conserve deux grandes châsses dites « à transept » des XIIe et XIIIe siècles et une statue peinte en bois de châtaignier du XVIe siècle représentant saint Jean-Baptiste, anciennement portée en tête de la procession de la Lunade du 23 juin. L'orgue néo-classique construit par Abbey en 1839 a été restauré par Haerpfer et Hermann en 1975, entretenu et réharmonisé par le facteur corrézien Bertrand Cattiaux entre 1998 et 2002, et a été classé monument historique en 1972. Parmi les éléments remarquables figurent le clocher, le portail, une statuette de sainte Barbe et un vitrail signé Jacques Gruber. Un timbre postal de 0,50 € représentant la cathédrale a été émis le 21 juin 2003.