Origine et histoire de la Cathédrale Saint-André
La cathédrale Saint-André, située place Pey-Berland à Bordeaux, s'élève sur un site d'occupation ancienne, que certaines sources situent aux IIIe–IVe siècles. L'édifice primitif est mentionné en 814 et la cathédrale est consacrée en 1096 par le pape Urbain II. Les campagnes de construction et de transformation se déroulent principalement du XIIe au XIVe siècle, avec un achèvement progressif des parties gothiques et des aménagements postérieurs. La nef est remaniée à partir du XIIe siècle ; des murs du XIe sont conservés au nord et à l'ouest, et des travées et baies sont adaptées entre les XIIe et XIIIe siècles. Le portail royal, percé dans la cinquième travée nord, devient l'entrée principale autour du milieu du XIIIe siècle. Un nouveau chœur est entrepris vers 1280, mais la reconstruction de la nef est interrompue par la guerre de Cent Ans, si bien que le chœur est raccordé à la nef au cours du XIVe siècle, ce qui explique certaines irrégularités de voûtement. Les tours du transept sont élevées vers la fin du XIVe siècle, puis une ceinture d'arcs-boutants est réalisée aux XVe–XVIe siècles ; des voûtes de la nef sont encore reconstruites au début du XVIe siècle. Un incendie détruit les combles du chœur et du transept en 1787, et la cathédrale est transformée en magasin de fourrage en 1794. Les restaurations reprennent au XIXe siècle : la nef est refaite en 1803, puis le chœur et le reste de l'édifice sont restaurés de 1804 à 1812 par Louis Combes ; Alexandre Poitevin ajoute les sacristies nord en 1826‑1829. Après plusieurs campagnes menées par Thiac, Mialhe et Danjoy, Paul Abadie dirige les travaux à partir de 1863 ; il fait détruire le cloître en 1865 et y fait édifier, entre 1869 et 1879, des sacristies et des annexes d'inspiration médiévale, ainsi que des vitraux et des fresques. Le portail royal est dégagé en 1889 ; les voûtes occidentales de la nef sont reconstruites au début du XXe siècle et des flèches sont rétablies au cours du XXe siècle. Des campagnes de restauration et de couverture ont été menées jusqu'au début du XXIe siècle sur le déambulatoire, les chapelles rayonnantes, les tours, les sacristies et plusieurs façades. La cathédrale porte les traces de ces multiples interventions qui mêlent éléments romans, gothiques et remaniements modernes. Elle a accueilli, parmi d'autres cérémonies solennelles, deux mariages royaux et demeure la primatiale de l'archidiocèse de Bordeaux. Classée au titre des monuments historiques depuis 1862, elle figure aussi parmi les édifices liés aux Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle inscrits au patrimoine mondial.