Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Antonin
La cathédrale Saint-Antonin, située à Pamiers dans l'Ariège, est le siège du diocèse de Pamiers, Couserans et Mirepoix ; elle est aujourd'hui dédiée à saint Antonin et fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 août 1906. Originellement placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Évangéliste, l'église du Mercadal fut élevée au rang de cathédrale en 1499. L'édifice, propriété de l'État depuis la Révolution, est géré par la DRAC et conservé par l'architecte des bâtiments de France.
L'origine de l'église remonte au XIIe siècle : de cet édifice roman subsistent principalement le portail et des chapiteaux historiés. Au XIIIe siècle l'église est agrandie ; de cette campagne médiévale demeure le clocher-porche. Le portail roman, dont les voussures retombent sur des chapiteaux, est en partie recouvert par un dispositif gothique du XIVe siècle ; les chapiteaux représentent notamment le martyre de saint Jean-Baptiste, Adam et Ève, Caïn et Abel, Daniel dans la fosse aux lions, le martyre de saint Jean l'Évangéliste et Samson luttant contre le lion, et une pierre sculptée sous la croix évoque le martyre de saint Jean.
La ville et l'édifice souffrent lors des troubles des XVe et XVIe siècles : pillages et destructions affectent la cathédrale et le Mas Saint-Antonin, entraînant le déplacement des reliques et des décisions administratives liées au siège épiscopal, dont une décision de transfert prise en 1485 et rendue effective en 1544. Entre 1557 et 1577 la cathédrale est en partie détruite pendant les guerres de Religion ; la reconquête catholique est engagée en 1628.
La reconstruction, entreprise à partir de 1662 en intégrant les éléments sauvés, donne à l'édifice sa physionomie actuelle : une nef unique de quatre travées avec chapelles insérées entre les contreforts et un chevet pentagonal. La réalisation de la nef, de style sobre, est traditionnellement attribuée à François Mansart, attribution parfois étendue à Jules Hardouin-Mansart ; l'église est consacrée le 9 janvier 1689.
L'édifice, construit en brique toulousaine, présente un clocher octogonal de style gothique toulousain, éclairé par des fenêtres géminées et pourvu de créneaux et meurtrières ; au XIXe siècle une galerie d'allégement, œuvre de l'architecte diocésain Ferdinand De Coma, a été ajoutée. Durant la Révolution la cathédrale sert d'entrepôt pour le fourrage de l'armée, et de nombreuses restaurations ont été menées au cours du XIXe siècle, portant notamment sur le chœur, le clocher et les toitures (1833‑1875), l'abside et le transept (1851‑1863), le maître-autel (1838‑1847), le dallage en marbre (1857) et les vitraux historiés (1862).
La plupart des éléments de mobilier ancien ont disparu à la Révolution ; cependant l'intérieur conserve des œuvres et aménagements notables : statues d'entrée, boiseries du transept datées de 1753, peintures et fresques dans les chapelles et le chœur, ainsi que cinq tableaux marouflés de Bénézet sur la vie de saint Antonin (1885).
La cathédrale abrite un orgue dont le buffet, provenant de la basilique de la Daurade, est du XVIIIe siècle ; la partie instrumentale, construite par les facteurs Robert Chauvin et Claude Armand dans l'esprit d'un orgue français du XVIIIe siècle, comporte 38 jeux sur quatre claviers manuels et un pédalier avec transmission mécanique et a été inaugurée le 22 novembre 1992. Le carillon a connu plusieurs évolutions entre le XIXe et la fin du XXe siècle : il se compose depuis 1995 de quarante-neuf cloches pour un poids total de 4 150 kg, ce qui lui assure une réputation de qualité dans les pays d'Oc.
Plusieurs évêques sont enterrés sous le chœur, parmi lesquels Bertrand de Barrau, François de Caulet, Jean-Baptiste de Verthamon, Henri-Gaston de Lévis-Léran, Charles-François de Latour-Landorthe, Gervais-Joseph Ortric, Jean-François-Augustin Galtier, Jean-Antoine Belaval, Pierre-Eugène Rougerie et Henri Lugagne-Delpon.