Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Caprais
La cathédrale Saint-Caprais d'Agen, située dans le Lot-et-Garonne, est une église catholique romane édifiée au XIIe siècle et siège du diocèse d'Agen. Elle repose sur l'emplacement d'une basilique épiscopale du VIe siècle et la tradition rattache au lieu le martyre de saint Caprais et de sainte Foy. L'édifice primitif fut saccagé par les Normands en 853 puis restauré ; il est par ailleurs cité dès 580 par Grégoire de Tours et apparaît dans le testament de Raymond, seigneur de Toulouse. Initialement collégiale, la construction actuelle a subi de nouvelles destructions pendant les guerres de Religion et diverses transformations : elle servit de magasin à fourrage en 1791, fut rouverte en 1796 et élevée au rang de cathédrale en 1802 après la disparition de l'ancienne cathédrale Saint-Étienne. Classée monument historique en 1862, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. La cathédrale présente trois absides semi-circulaires, une vaste à l'extrémité de la nef et deux plus petites à l'est des bras du transept. À la croisée du transept, quatre grosses piles — dont deux percent par des escaliers — semblaient destinées à porter une coupole, mais des voûtes d'ogives furent réalisées aux XIIIe et XIVe siècles. L'abside romane est prolongée par un vaisseau gothique à une seule nef ; la cathédrale est plus courte que ne le laisse supposer la taille du chœur, en raison de contraintes politiques et financières. Le clocher actuel, élevé en 1835 pour remplacer un campanile en bois, associe trois registres gothiques présentés dans un ordre chronologique inversé. Dans l'angle du croisillon nord subsiste un cul-de-lampe remarquable qui reçoit deux grands formerets et un arc ogival de grande portée. Les peintures murales et de plafond racontent la venue du christianisme dans la région et donnent une place centrale aux martyrs agenais ; elles forment des séries consacrées aux évangélistes, aux apôtres, aux patriarches et aux rois d'Israël. Ces décors ont été exécutés par Jean-Louis Bézard entre 1845 et 1869, selon des choix thématiques arrêtés par le clergé, et certaines réalisations s'inspirent des décors des églises siciliennes de Palerme et de Monréale. Parmi le mobilier protégé figurent la croix d'autel et six chandeliers ; sur la contre‑façade se tiennent deux statues dues à Louis Rochet représentant saint Caprais et saint Étienne. L'orgue de tribune, construit par Jean-Baptiste Stoltz et présenté à l'Exposition universelle de 1855, est selon la tradition offert par l'impératrice Eugénie ; il comporte 45 jeux sur trois claviers et pédalier, à traction mécanique, et est classé au titre des monuments historiques. L'orgue de chœur, réalisé par Jules Magen en 1885, compte 15 jeux et est lui aussi classé ; Jérôme Chabert en est le titulaire depuis 2002 et a créé les Heures d'Orgue, festival estival qui se tient sur les deux instruments. La cathédrale fait partie de la paroisse Sainte-Foy, qui regroupe les églises Sainte-Foy, Saint-Hilaire, Notre-Dame-du-Bourg, Saint-Phébade, Saint-Pierre-de-Gaillard, Saint-Paul, le Sacré-Cœur, Notre-Dame-de-la-Paix et Saint-Jacques, et cette paroisse est confiée à la communauté Saint-Martin depuis 2020.