Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Christophe
La cathédrale Saint‑Christophe, située à Belfort, est le siège du diocèse de Belfort‑Montbéliard. Elle a été construite comme église abbatiale de 1727 à 1750 par l'entrepreneur Henri Schuller d'après des plans de Jacques Philippe Mareschal, ingénieur ordinaire du roi à Strasbourg, qui ne put assurer lui‑même l'exécution. Le devis s'élevait à 146 334 livres. La pierre provient de la carrière de grès rose d'Offemont, à trois kilomètres de Belfort. L'adjudication des fondations eut lieu le 12 octobre 1727 et la bénédiction du terrain et de la première pierre fut célébrée le 16 octobre par le prévôt de la collégiale Jean‑Claude Noblat, délégué de son altesse de Grimaldi. Les fondations furent rapidement exécutées et Mareschal établit plusieurs plans au cours du chantier. L'abbatiale fut ouverte au culte en 1750, mais les travaux ne furent réellement achevés qu'en 1845, date de la construction de la tour sud. Le fils d'Henri Schuller fut abbé de cette église abbatiale. Le bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1930. L'église a été érigée en cathédrale en 1979 lors de la création du diocèse de Belfort‑Montbéliard. Des travaux de restauration de la façade, des terrasses de la tour nord et de l'horloge ont été menés de 2016 à 2018. En septembre 2020, une restauration de la toiture a remplacé les ardoises par des tuiles et rénové gouttières et corniches. Après une défaillance grave du système de chauffage en 2023, des travaux ont été effectués et achevés le 15 mars 2024 ; pendant leur durée, les offices ont été assurés à l'église Saint‑Joseph de Belfort. La cathédrale est desservie par la paroisse Saint‑Jean‑Baptiste au sein du diocèse ; deux messes dominicales sont célébrées chaque semaine — une messe solennelle le matin et une messe en soirée destinée aux étudiants et jeunes professionnels — ainsi qu'une messe le premier vendredi du mois. Baptêmes, mariages et funérailles y sont également célébrés, et la cathédrale accueille occasionnellement des cérémonies diocésaines telles que ordinations, jubilés de prêtres ou messes chrismales. La façade principale se compose de trois parties verticales : un porche formant l'avant‑corps donnant accès à la grande nef, flanqué de deux tours. Le mobilier de l'édifice, protégé au titre des monuments historiques, rassemble des œuvres d'art d'artistes franc‑comtois. Les sculptures sont signées Antoine Cupillard et les tableaux sont dus au Belfortain Gustave Dauphin. La cathédrale possède deux orgues : l'orgue de tribune, réalisé par Jean‑Baptiste Waltrin et installé en 1752, a été rénové à plusieurs reprises et est classé monument historique, tandis que l'orgue de chœur est l'œuvre du facteur Henri Didier. Une restauration complète des orgues a été effectuée en 2012 : le relevage par Peter Meier, le nettoyage de la tuyauterie par Marco Venegoni et l'harmonisation par Jean‑Marie Tricoteaux. Les jeux des instruments comprennent de nombreux registres — bourdons, montres, flûtes, nazards, mixtures, jeux de fonds et jeux de cuivres — attestant de leur riche facture. Les titulaires de ces instruments sont Jean‑Charles Ablitzer (titulaire) et Emmanuel Georges (co‑titulaire). La cathédrale abrite huit cloches, fondues par Ferdinand Farnier à Robécourt en 1903, qui portent les noms Anne‑Charlotte, Élisabeth, Josepha‑Maria‑Paula, Julie, Eugénie, Marie‑Louise, Marie‑Thérèse et Bernadette. Ces cloches, réparties entre les tours nord et sud, vont de 220 kg à 4 425 kg et de 71,2 cm à 1,92 m de diamètre, avec des notes réparties sur plusieurs registres.
