Cathédrale Saint-Dié de Saint-Dié-des-Vosges dans les Vosges

Cathédrale Patrimoine religieux Eglise romane et gothique Eglise de style classique

Cathédrale Saint-Dié de Saint-Dié-des-Vosges

  • Place de la Cathédrale
  • 88100 Saint-Dié-des-Vosges
Cathédrale Saint-Dié de Saint-Dié-des-Vosges
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Crédit photo : Christian Amet - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, 1er quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Cathédrale et cloître : classement par arrêté du 12 juillet 1886

Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Dié

La cathédrale Saint‑Dié, l’église Notre‑Dame de Galilée et le cloître qui les relie forment un ensemble cathédral homogène par la couleur du grès rose des Vosges, malgré la diversité des apports stylistiques. L’église trouve son origine dans la fondation attribuée à saint Déodat, moine irlandais du VIIe siècle ; d’église abbatiale elle devint collégiale au cours du haut Moyen Âge. René II considérait l’édifice comme la quatrième « cathédrale » du duché de Lorraine et l’église fut érigée en évêché par la bulle du pape Pie VI en 1777. Classée monument historique en 1886, la cathédrale a connu plusieurs incendies et fut partiellement dynamitée en 1944, perdant l’ensemble de sa voûte ; elle a été reconstruite à l’identique, dotée d’un nouveau mobilier et consacrée à nouveau en septembre 1974. Des vitraux modernes non figuratifs, conçus par des artistes contemporains, ont été réalisés au milieu des années 1980.

Un tilleul du parvis, célébré par des écrivains locaux et labellisé arbre remarquable en 2017, complète le paysage patrimonial de la place. La nef romane, élevée après l’un des grands incendies médiévaux, présente des frises sculptées et des chapiteaux de la seconde moitié du XIIe siècle remarquablement préservés après 1944. Ces chapiteaux, au programme iconographique riche, mêlent couronnes, monstres ailés, végétaux et figures paradisiaques ; plusieurs motifs — dont la sirène allaitante — s’inscrivent dans un réseau comparatif d’images régionales et ont été interprétés comme évoquant le passage de la mort à la vie éternelle. La nef est couverte de voûtes gothiques à croisées d’ogives éclairées par de petites baies en plein cintre, tandis que les bas‑côtés sont voûtés d’arêtes ; si les voûtes se sont effondrées lors des destructions, certains chapiteaux ont été restitués à partir d’originaux conservés dans une aile du cloître.

Le chœur, l’abside à pans et le transept, d’un gothique plus tardif inspiré du gothique champenois, forment un ensemble sobre où les chapiteaux sont traités en corbeille nue. La façade classique, élevée par l’Italien Giovan Betto au début du XVIIIe siècle, affiche des proportions palladiennes avec un avant‑corps soutenu par quatre colonnes doubles, un fronton triangulaire et deux tours surmontées de bulbes ; une inscription latine surmonte le portail et un disque de fonte entre les escaliers indique l’altitude de 339,6 m.

Parmi le mobilier se signalent un enfeu de la fin du XIIIe siècle, une Vierge à l’Enfant dite Notre‑Dame de Galilée (vers 1320), le tombeau gothique de Burnequin de Parroye (1369) et des copies de peintures murales du XIVe siècle. Deux peintures murales du chœur, datées du début et du milieu du XIVe siècle, rappellent des privilèges pontificaux et des compromis juridiques entre le chapitre et les autorités laïques ; leur portée symbolique et juridique a été étudiée, mais elles n’ont pas encore été entièrement restituées. La famille Kaeppelin a apporté au XXe siècle d’importantes contributions au mobilier liturgique, notamment dans les années 1970.

L’orgue historique fut détruit en 1944 ; après un appel d’offres lancé par l’État en 2006, un nouvel instrument construit par Pascal Quoirin a été installé en 2008‑2009, doté d’un buffet contemporain, de 41 jeux répartis sur trois claviers et pédalier, de transmissions électromécaniques et d’un combinateur électronique. Quelques vitraux médiévaux en médaillons datés des années 1285‑1290 avaient été démontés et sauvegardés ; ils ont été réinstallés en 1901 et font l’objet d’études critiques sur leur iconographie. La plupart des verrières furent détruites en 1944 ; le projet de Jean Bazaine confié au début des années 1980 a abouti à la réalisation de 53 baies contemporaines, réparties entre une dizaine d’artistes et articulées autour du thème de la mort et de la résurrection ; les réalisations ultérieures de maîtres du vitrail contemporains enrichissent aujourd’hui l’ensemble et des documents relatifs à ce chantier sont présentés au musée Pierre‑Noël.

La place devant la cathédrale, agrandie lors de la reconstruction d’après‑guerre et rebaptisée place du Général‑de‑Gaulle à partir de 1970, a été réaménagée en 2000 autour d’un bassin en grès et de jets d’eau. Elle porte aussi une signalétique commémorant la localisation présumée de la « Maison du baptême de l’Amérique », lieu lié à l’impression en 1507 d’ouvrages et cartes de Martin Waldseemüller ; l’édifice d’origine et la plaque ancienne ayant disparu, une carte stylisée du Nouveau Monde en laiton et grès a été intégrée au sol.

Le cloître gothique, vaste passage entre Notre‑Dame de Galilée et la cathédrale, présente des galeries des XVe‑XVIe siècles rémployant des formules gothiques et des pilastres à la Renaissance ; sa reconstruction avait été décidée en 1444 et l’édifice resta inachevé après un incendie en 1554. On y note un tympan avec vestiges d’une peinture commémorant une visite princière en 1547, une chaire extérieure et une tourelle d’escalier donnant accès à une salle de trois travées édifiée en 1445‑1446 qui abrita jusqu’en 1790 la librairie du chapitre ; certains manuscrits de cette collection figurent aujourd’hui dans les fonds anciens de la médiathèque locale. Une gargouille dite « Iroquoise », datant vraisemblablement de la fin du XVe siècle, a été restaurée et réinstallée dans le cloître après avoir été protégée au musée.

L’église Notre‑Dame de Galilée, dite « petite église », est de dimensions modestes et s’élève sur le flanc gauche de la cathédrale ; probablement reconstruite après l’incendie de 1155, elle se caractérise par un portail aux claveaux alternés, une frise de modillons et une tour carrée à murs épais dont la partie supérieure a disparu en 1554. Le chœur, formé d’une demi‑travée et d’une abside semi‑circulaire, présente une voûte en cul‑de‑four et des chapiteaux aux motifs animaliers et végétaux ; les vitraux du XIXe siècle ayant été perdus en 1944, de nouvelles verrières s’inspirent de modèles cisterciens géométriques. Le maître‑autel est en place depuis 1892 et une statue de Jeanne d’Arc en marbre, due à René Collamarini, date de 1951. Mise en vente à la Révolution, l’église fut rachetée puis restituée au clergé en 1805, acte qui a contribué à sa conservation.

Liens externes