Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Étienne
La cathédrale Saint-Étienne de Saint-Brieuc est une cathédrale catholique romaine située dans la ville de Saint-Brieuc, dans le département des Côtes-d'Armor en Bretagne. Elle fait partie des neuf cathédrales historiques de Bretagne et est le siège du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, dénomination en vigueur depuis 1852. La cathédrale est également une des sept étapes du Tro Breiz et est classée au titre des monuments historiques depuis le 30 octobre 1906. L'édifice actuel, de style gothique, a été édifié entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, et il conserve des reliques de saint Brieuc datant du VIe siècle. Dès 1220, le plan du fronton occidental s'inspirait de la cathédrale de Noyon et la tour nord fut construite, devenant le donjon épiscopal. Au XVe siècle, la tour sud dite « Marie » fut élevée de 1431 à 1436 grâce à un don du duc Jean V. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on procéda à des aménagements tels que la construction de corbelets soutenant la balustrade et l'achèvement de la rosace de la nef en 1728. Pendant la Révolution, entre 1789 et 1794, la cathédrale servit d'entrepôt et de remise. Au milieu du XIXe siècle, un nouvel orgue fut réalisé par le facteur Aristide Cavaillé-Coll (1847-1849), puis la flèche de la tour Marie, en charpente et ardoise, fut frappée par la foudre le 11 juillet 1852, endommageant l'orgue. En 1853, l'architecte Ruprich Robert fit construire un hourd en bois surmonté d'un pyramidion et transforma les corbelets en consoles de mâchicoulis ; le porche central date de 1889. D'importants travaux de maçonnerie, comprenant rejointoiement à la chaux, badigeonnage et renouvellement de l'éclairage, ont été menés en 2012-2013 dans le déambulatoire derrière le chœur, puis en 2015 dans la nef et ses collatéraux. Sur le plan architectural, six pentures de la porte latérale nord dite « porte du Martray » ont été réalisées vers 1860 par le ferronnier d'art Pierre Boulanger ; quatre d'entre elles ont été sciées pour permettre l'ouverture de deux petites portes. La cathédrale a été construite sur un marécage, sur des piliers en bois, ce qui explique que l'entrée s'effectue par deux volées de marches descendantes plutôt que montantes ; cet aménagement crée un effet de trompe-l'œil rendant la nef plus haute qu'elle n'apparaît de l'extérieur. Les vitraux ont fait l'objet d'interventions, notamment attribuées à Hubert de Sainte-Marie sur certains éléments. La chapelle d'axe connut plusieurs campagnes de décoration et de badigeonnage au XIXe siècle, puis un décapage en 1882 ; des travaux de restauration engagés en 2010 ont permis de retrouver des traces de badigeon ocre et d'anciens fragments décoratifs dans le triforium, au revers de l'autel majeur et dans le déambulatoire. Sur la base d'un rapport de l'Atelier de Restauration et de Conservation d'Objets d'Art et de l'avis du restaurateur Joël Marie en octobre 2011, il fut décidé de restituer le badigeon ocre, les chapiteaux romans en ocre rouge et le décor néogothique de la chapelle d'axe ; ces restitutions ont été achevées en 2017. Le mobilier comprend un autel de croisée et un lutrin contemporains, ainsi qu'une cathèdre de style historiciste. La voûte de la croisée du transept porte un grand lustre de type « couronne de lumières » contemporain de 3,84 mètres de diamètre ; en 2012, huit couronnes plus petites, réalisées par la société AEI (Boquého), ont été installées dans les transepts et la nef, visuellement identiques mais d'environ la moitié du diamètre. La cathédrale possède une sonnerie de cinq cloches de volée : la tour nord, dite Tour Brieuc, abrite les deux plus grosses cloches, le bourdon se trouvant proche du sol derrière les abat-sons inférieurs et la cloche dite n°2 derrière les abat-sons supérieurs au niveau de la toiture. La tour sud, dite tour Marie, abrite les trois autres cloches. Les cloches sont ainsi décrites : le bourdon (La 2) pèse 3 400 kg et a été fondu en 1952 par la Fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles ; la cloche n°2 (Si2) pèse 2 360 kg et date de 1834, fondue par Viel-Tétrel et Viel-Ozenne frères ; la cloche n°3 (Do3) pèse 2 000 kg et a été fondue en 1844 par les mêmes fondeurs ; les cloches n°4 (Ré3, 1 320 kg) et n°5 (Mi3, 920 kg) ont été fondues en 1953 par Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles.
