Cathédrale Saint-Étienne de Toul en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Patrimoine religieux Cathédrale Eglise gothique

Cathédrale Saint-Étienne de Toul

  • Place Charles de Gaulle
  • 54200 Toul
Cathédrale Saint-Étienne de Toul
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Cathédrale Saint-Étienne de Toul
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Cathédrale Saint-Étienne de Toul
Crédit photo : Auteur : François Bernardin. - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise Saint-Etienne : classement par liste de 1840 ; Cloître : classement par liste de 1889

Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Étienne

La cathédrale Saint-Étienne de Toul, située en Meurthe-et-Moselle, est un édifice gothique remarquable par sa façade occidentale en gothique flamboyant, son cloître gothique, considéré comme le deuxième plus vaste de ce style en France, et par deux chapelles Renaissance ; elle est, avec Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy, l'une des deux cathédrales du diocèse de Nancy-Toul. Les tours de la façade atteignent 65 m, la nef mesure 100 m de longueur et la hauteur des voûtes est de 30 m (32 m avant le rehaussement du dallage), tandis que le transept s'étend sur 56 m de largeur. Bien que la construction se soit étalée sur plus de trois siècles, l'édifice présente une grande homogénéité de style : au XIIIe siècle furent élevés le chœur, le transept, la dernière travée de la nef et la première travée de la galerie est du cloître, lors desquels le transept se distingue par de vastes verrières surmontées de roses ouvrant le mur sur presque toute sa hauteur. Les travaux du XIVe siècle concernent principalement quatre travées de la nef ; au XVe siècle s'édifia la somptueuse façade flamboyante et les deux premières travées de la nef ; au XVIe siècle furent ajoutées, dans les collatéraux, la chapelle de Tous-les-Saints — devenue sépulture de Jean Forget — et la chapelle des Évêques, à voûte plate à caissons, aujourd'hui fermée et en attente de restauration. La Révolution de 1794 entraîna la destruction des personnages sculptés de la façade, dont certains éléments furent néanmoins sauvés et sont exposés au musée de Toul ; des bombardements en 1870 et pendant la Seconde Guerre mondiale endommagèrent respectivement les vitraux Renaissance du chœur et la toiture avec l'orgue, ce qui suscita d'importantes campagnes de restauration à partir des années 1980. L'architecture de la cathédrale synthétise des influences régionales : conception du chœur sur crypte inspirée de Verdun et « façade à la française » dans la lignée de Reims, avec reprise de l'idée des tympans vitrés des portails. Alain Villes a identifié les prémices d'une « école touloise » qui a diffusé un modèle gothique du XIIIe siècle vers des territoires de l'Empire, notamment vers Trèves, Cologne ou Wimpfen-im-Tal. Le chevet, encadré de deux tours à l'aspect inachevé — l'une s'étant effondrée peu après sa construction — illustre un plan roman-rhénan devenu connu sous le nom de « chevet lorrain », dont Toul est l'archétype. La décoration et certains détails des clochers montrent des filiations locales, par exemple avec l'église Saint-Martin de Pont-à-Mousson, et la façade flamboyante touloise exerça une influence perceptible sur des édifices comme la basilique de Saint-Nicolas-de-Port ou les portails de Notre-Dame de l'Épine. Premier chantier gothique commencé en terre d'Empire, la cathédrale a influencé de nombreux édifices en Lorraine et en Champagne, comme l'abbatiale Saint-Vincent de Metz, la collégiale Saint-Gengoult de Toul, le chœur de Notre-Dame-la-Ronde à Metz, l'église Sainte-Ségolène de Metz, la basilique Saint-Maurice d'Épinal ou l'abbatiale de Wissembourg. La chapelle des Évêques, remarquable pour sa voûte plate d'une portée exceptionnelle et sans structure de maintien visible, attend depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une restauration et une réouverture au public. L'histoire du lieu renvoie à une succession d'édifices religieux : la cathédrale actuelle, en grande partie contemporaine de celle de Reims, est la sixième construction sur le site, probablement établi sur un ancien temple romain détruit lors du passage des Huns ; la première cathédrale, dédiée à saint Étienne et à Notre-Dame, remonte à la seconde moitié du Ve siècle et le groupe épiscopal comprenait alors trois églises et un baptistère. Entre le Xe et le XIIe siècle la cathédrale romane fut reconstruite selon un plan roman-rhénan, puis la reconstruction gothique débuta probablement avant 1220 et se prolongea jusqu'à l'achèvement de la façade flamboyante en 1497, la cathédrale romane étant démantelée progressivement pour laisser place à l'élévation gothique. Le chœur, commencé au début du XIIIe siècle et achevé vers 1235, est flanqué de deux tours harmoniques ouvertes en chapelles surmontées de tribunes ; la construction d'un transept vaste et audacieux s'étendit de la fin du XIIIe siècle et permit la mise en place du nouveau chœur des chanoines au centre, tandis que la nef fut complétée entre 1331 et 1400, le plan initial étant respecté et des chapelles ajoutées au bas-côté. Après une interruption des travaux entre 1400 et 1460 liée aux conflits régionaux, la reprise fut rendue possible grâce à des dons pontificaux et royaux, conduisant à la démolition du massif occidental roman et à l'édification progressive de la façade et des travées flamboyantes, avec l'installation de cloches à la fin du XVe siècle. À la Renaissance, la cathédrale reçut divers aménagements : un dôme à la croisée du transept, deux clochers sur les tours du chevet, la chapelle des Évêques et le campanile occidental, ainsi que la chapelle de Tous-les-Saints décorée en trompe-l'œil par Jean Pèlerin dit « le Viator ». Du XVIIe au XVIIIe siècle l'abside fut enrichie de marbres et de tableaux représentant de nombreux saints ; plusieurs panneaux du chœur sont attribués à Claude Charles et sont classés au titre d'objets. L'annexion de 1648 et les réorganisations du XVIIIe siècle conduisirent à un transfert progressif du centre épiscopal vers Nancy, la suppression de l'évêché de Toul en 1790 et la mise à l'écart de la ville comme centre spirituel ; la Révolution provoqua la suppression de nombreuses statues et ornements. Classée au titre des monuments historiques en 1840, la cathédrale subit des restaurations au XIXe siècle, des dommages lors des combats de 1870 et un incendie majeur le 20 juin 1940 qui détruisit la toiture et l'orgue, nécessitant une couverture provisoire qui resta en place plus de quarante ans. Les travaux de restauration furent menés dans la seconde moitié du XXe siècle et se poursuivirent intensément entre 1981 et 1995 pour rétablir la charpente et la couverture à la géométrie d'avant 1940, puis de 2003 à 2017 pour la façade, la polychromie intérieure, les toitures du cloître et la chapelle des Évêques ; les bas-côtés attendent encore une restauration liée aux collatéraux. En 2021 la cathédrale célébra ses 800 ans et a inauguré une nouvelle salle du trésor ouverte au public. Le cloître, commencé vers 1240 et achevé avant la fin du XIIIe siècle, présente une galerie Est de 65 mètres comportant dix travées, une galerie Sud de 40 mètres percée de six baies et une galerie Ouest de 52 mètres à huit travées ; bâti dans un style rayonnant avec un dispositif d'évacuation des eaux par chéneaux étudié par Viollet-le-Duc, il comprend la salle du chapitre aménagée au XIVe siècle et illustre l'ampleur du chapitre cathédral médiéval. La tradition organistique de la cathédrale remonte au moins au XIVe siècle ; l'instrument majeur construit par Nicolas Dupont et livré en 1755 fut détruit en 1940, remplacé en 1963 par un orgue de style néoclassique de Curt Schwenkedel, puis restauré et modernisé par le facteur Koenig, inauguration qui eut lieu le 12 juin 2016 en présence de personnalités ecclésiastiques et musicales. La ville organise le Festival Bach de Toul, consacré à Johann Sebastian Bach et accueillant des artistes nationaux et internationaux dans la cathédrale et d'autres lieux patrimoniaux de la cité. Les vitraux couvrent une tradition allant du XIIIe au XIXe siècle : le chœur fut orné de verrières commandées en 1235 puis remaniées au XIXe siècle par Casimir de Balthazar de Gachéo, auteur notamment du grand vitrail du transept sud posé en 1863, tandis que la verrière du transept nord de 1503 est signée I.V. (Jean le Verrier) et les fenêtres hautes de la nef conservent des grisailles du XVe siècle. La cathédrale abrite une importante collection de gisants et de plaques funéraires, quarante-trois d'entre eux étant classés, et des éléments funéraires se retrouvent également dans le cloître. L'histoire campanaire mentionne des sonneries depuis 1497, des refontes successives et, après la disparition des cloches lors de l'incendie de 1940, l'installation en 1961 de cinq cloches fondues à Colmar et l'adjonction en 2023 de trois cloches coulées en Italie, complétant ainsi la sonnerie actuelle.

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